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DES AFFECTIONS DU SYSTÈME NERVEUX.

les précédentes affections ; le raisonnement est nécessaire pour nous apprendre leur siége. Quand donc le corps tout entier éprouve une lésion dans les fonctions des nerfs, cela indique que leur principe est affecté ; la dissection suffit pour le faire connaître. Quand tous les nerfs ont perdu simultanément la sensation et le mouvement, l’affection s’appelle apoplexie. Si elle attaque une partie, soit la droite ou la gauche, on la nomme paralysie de cette partie où elle s’est fixée, soit la droite, soit la gauche (hémiplégie). De même si elle se produit dans un membre, c’est une paralysie de cette partie. En effet, la paralysie attaque parfois le bras tout entier, ou la jambe tout entière, et parfois dans la jambe le pied seul et les parties qui sui vent le genou ou les parties analogues dans l’ensemble du bras. La dissection nous a appris que dans toutes les parties de l’animal inférieures au cou qui sont mues volontairement, les nerfs moteurs tirent leur origine de la moelle dite dorsale. On vous a dit souvent que l’on désigne cette partie par la dénomination de moelle épinière (νωτιαῖος μυελός), en ajoutant le mot moelle, parfois simplement par celle de dorsale (νωτιαῖος), sans autre addition ; vous avez vu aussi que les nerfs qui meuvent le thorax ont leur origine à la moelle épinière du cou, et de plus on vous a appris que les incisions transversales qui coupent entièrement la moelle privent de sensibilité et de mouvement toutes les parties du corps situées au-dessous, attendu que la moelle tire de l’encéphale la faculté de la sensation et celle du mouvement volontaire. Vous avez vu encore dans les dissections que les incisions transversales [de droite à gauche ou de gauche à droite] de la moelle qui s’arrêtent à son centre ne paralysent pas toutes les parties inférieures, mais seulement les parties situées directement sous l’incision ; les droites, quand c’est la partie droite de la moelle qui est coupée ; les gauches, quand c’est l’autre partie.

Il est donc évident que lorsqu’à la première origine de la moelle il se produit une diathèse qui empêche les facultés du cerveau d’y arriver, tous les membres situés au-dessous, la face exceptée, seront privés de mouvement et de sensibilité. De même, si l’affection ne frappe qu’une moitié de la moelle à sa naissance, la paralysie atteindra, non pas toutes les parties situées au-dessous, mais seulement les parties droites ou gauches. On voit de sembla-