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DES LIEUX AFFECTÉS, III, xiv.

bles paralysies attaquer la face, et la partie paralysée être tirée du côté opposé.

La dissection nous ayant donc appris que de l’encéphale même dérivent les nerfs qui vont aux parties de la face, lorsqu’une de ces parties est paralysée avec tout le corps, vous saurez que la diathèse de la paralysie réside dans l’encéphale même ; et lorsque ces parties demeurent exemptes d’affection, qu’elle réside à l’origine de la moelle. L’affection n’attaque parfois que les parties de la face, et même une seule de ces parties, la langue, ou l’œil, ou la mâchoire, ou la lèvre, comme si elles n’avaient pas toutes un seul lieu pour principe, mais qu’elles tirassent leurs nerfs de différentes parties de l’encéphale. Cela est visible dans les dissections.

L’apoplexie, en lésant à la fois toutes les fonctions psychiques, nous montre clairement que c’est l’encéphale même qui est affecté. Le diagnostic de la gravité de l’affection se tire de la lésion plus ou moins considérable de la respiration (voy. chap. xi fine). Dans les cas où elle excède de beaucoup son rhythme naturel, il faut croire que la lésion de l’encéphale est grave, et qu’elle est légère quand la respiration éprouve peu de gêne. On doit regarder comme la pire des respirations celle qui est intermittente, et qui a lieu avec grand effort. En effet, les apoplectiques meurent par défaut de respiration, car l’impossibilité de mouvoir les parties du corps rend l’individu impropre aux actions de la vie, mais elle n’entraîne pas une mort soudaine. — Ainsi, nous avons vu quelqu’un atteint d’une paralysie générale chez qui fonctionnaient naturellement toutes les parties de la face. Il avait conservé aussi la respiration, car comment eût-il pu continuer de vivre s’il l’eût perdue ? Nous pensâmes qu’il avait une affection primaire de la partie de la moelle située un peu au-dessous de la naissance des nerfs qui vont au diaphragme. Il n’est pas besoin de dire que les urines et les excréments étaient évacués involontairement. — Nous avons vu encore une autre personne, à la suite d’une chute, paralysée de toutes les parties inférieures, sauf les bras.

De même qu’une paralysie, lorsqu’elle se manifeste dans le corps tout entier, les parties de la face demeurant intactes, indique que l’affection existe à l’origine de la moelle ; de même si la convulsion se produit dans le corps entier, cela indiquera que cette