Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/598

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
586
DES LIEUX AFFECTÉS, IV, ii.

celles qui proviennent de l’estomac, d’abord parce que dans les suffusions elles se produisent dans un œil seul ou dans les deux également. Généralement, au contraire, les visions qui résultent d’une humeur malfaisante contenue dans l’estomac, se présentent aux deux yeux à la fois ; celles qui se manifestent dans les suffusions ne débutent pas dans les deux yeux, et n’apparaissent pas en même temps. Elles se distinguent, en second lieu, par le temps. En effet, si trois, quatre mois ou davantage, après qu’on a observé les symptômes des suffusions, vous ne trouvez, en examinant les pupilles, aucune trace d’obscurcissement, vous conclurez que l’affection vient de l’orifice de l’estomac ; au cas où il ne se serait pas encore écoulé un temps suffisant, vous demanderez d’abord aux malades si tous les accidents se montrent ainsi constamment tous les jours, depuis le début de l’affection, sans intervalle d’un seul jour complétement exempt de visions, ou s’il s’est passé quelques journées pendant lesquelles leur état était si satisfaisant, qu’ils devaient croire que leur santé était parfaite. En effet, l’affection continue paraît indiquer une suffusion ; intermittente, elle fait soupçonner que le trouble provient de l’estomac, surtout si le malade reconnaît qu’il n’a aucune vision quand la coction s’est bien opérée en lui, plus encore lorsqu’il sent un picotement à l’orifice de l’estomac en même temps que les visions se manifestent, et davantage encore lorsque, les matières mordicantes étant vomies, les symptômes cessent. Vous pourrez, en interrogeant le malade, savoir ces choses dès le premier jour où vous le verrez, lorsque les yeux sont, comme je le disais, exactement dans leur état naturel. Si l’une des pupilles est un peu obscurcie ou trouble, ou, pour dire en un mot, si elle n’est pas parfaitement pure, il existe un commencement de suffusion. Si certaines gens n’ont pas naturellement les pupilles très-pures, il faut examiner si toutes les deux paraissent dans le même état, et savoir de plus si le temps pendant lequel ont existé ces symptomes ne suffit pas encore [à la formation d’une véritable suffusion]. Dans ce dernier cas, ordonnez qu’on prenne moins d’aliments qu’à l’ordinaire, et des aliments qui ne renferment aucune humeur malfaisante. Puis, le jour suivant, si la coction s’est bien opérée, informez-vous si les visions sont survenues. S’il n’en est pas apparu, ou s’il ne s’en est montré que de très-légères, c’est que le symptôme provenait