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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/597

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DES AFFECTIONS DES YEUX.

que (strabisme). Comme il existe, ainsi que je le disais, d’autres muscles qui entourent le nerf mou, il faut savoir que leur paralysie rend saillant l’œil tout entier. Cette circonstance n’amène chez la plupart aucune lésion de la vue, le nerf mou s’étant étendu insensiblement et n’éprouvant aucune affection ; s’il en éprouve une, les individus ainsi affectés voient moins bien. S’il arrive que l’affection augmente, évidemment la vue se perdra complétement. Dans le strabisme, la conversion des yeux vers un angle quelconque ne prive pas de la faculté visuelle ; la déviation en haut et en bas, et aussi les déviations obliques, font voir doubles tous les objets.

Comme les muscles qui meuvent la paupière supérieure, car la paupière inférieure est immobile, sont si petits que dans les grands animaux on les voit à peine distinctement, il est naturel qu’on aperçoive difficilement les nerfs qui s’y insèrent. II en est de ces muscles comme des muscles précités : souvent les muscles mêmes éprouvent quelqu’une des affections que nous savons être propres aux muscles ; parfois aussi l’affection atteint un des nerfs qui s’y insèrent. Lorsque le muscle releveur de la paupière supérieure, venant à être paralysé, laissera la paupière lâche, de sorte qu’elle ne pourra découvrir l’œil, les muscles abaisseurs, car il y en a deux, ne pourront fermer l’œil. Si l’un d’eux seul est affecté, la paupière sera tiraillée vers le muscle antagoniste, de sorte qu’elle paraîtra brisée [verticalement] au niveau de la ligne intermédiaire (partie de leur contour), celle qui est à leur extrémité (c’est-à-dire à leur point de contact) ; une partie, celle où se trouve le muscle affecté, sera tirée en haut, tandis que l’autre, où se trouve le muscle non affecté, sera tirée en bas[1].

Telles sont les affections des parties des yeux dans lesquelles les lieux affectés sont invisibles ; d’autres affections s’y produisent par sympathie. Ainsi, il s’y manifeste des symptômes semblables aux images (myiodopsie) qui se présentent dans les suffusions (cataractes), non par une affection propre de l’œil, mais par sympathie avec une affection de l’orifice de l’estomac ou de l’encephale. Il faut distinguer ces visions propres aux suffusions de

  1. Voy. Util. des parties, X, ix, particul. p. 633, et dans la Dissertat. sur l’anatomie, les explications que M. Sichel m’a communiquées sur ce passage.