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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, vi.

troisième paire sont lésés, et la lésion de ces nerfs est suivie de la lésion de toutes les parties des yeux. Quand un muscle ou un nerf seuls sont affectés d’une manière quelconque, soit par idiopathie, soit par sympathie, la partie est tirée vers le muscle opposé ; si le muscle moteur de la partie droite de la lèvre est paralysé, cette partie de la lèvre est tirée vers la région gauche ; si c’est la partie gauche, elle est tirée vers la région droite. Il en est de même pour la mâchoire entière, pour les ailes du nez, pour les deux joues, qui, mues, vous le savez, par le muscle large (peaucier), sont tirées du côté opposé à la partie paralysée. Ce muscle ne reçoit pas ses nerfs de la troisième paire, ils lui viennent des vertèbres du cou dans presque toute son étendue ; une faible portion, la région la plus élevée du muscle, est la seule où s’insèrent les nerfs de la cinquième paire (7e et 8e des modernes ; 7e de Willis).


Chapitre iv. — Des affections de la moelle épinière et des diverses espèces d’angines qui en sont la conséquence. — Passage d’Hippocrate sur les incurvations de l’épine et commentaire sur ce passage. — Que chaque espèce de lésion de la moelle a des symptômes spéciaux. — Notions anatomiques qui expliquent ces diverses particularités. — Galien, revenant aux angines, discute les différents noms qu’elles ont reçus, et indique quelle affection correspond précisément à ces dénominations.


Il convient maintenant de passer aux affections de la moelle épinière. Ici les affections de la moelle sont enseignées d’une manière concise ; mais il n’en est pas de même en ce qui concerne la connaissance des œuvres mêmes que la moelle accomplit. En effet, si l’on ne se rappelle pas dans quelle partie du corps arrive chaque paire de nerfs issue de la moelle, il est impossible de connaître au niveau de quelle vertèbre la moelle est affectée, tandis que pour qui s’en souvient la connaissance du lieu affecté est très-facile. À cette connaissance de toutes les autres parties, on joindra encore celle des nerfs dérivés de la moelle épinière. Ainsi, dès que les premières vertèbres sont affectées, il se déclare, une angine (κυνάγχη) ou συνάγχη), rarement il est vrai, et encore plutôt chez les enfants que chez les hommes faits. Hippocrate l’a ainsi décrite dans le second livre des Épidémies (sect. II, § 24).

« Les accidents[1] éprouvés par les individus affectés de cynanche

  1. J’ai suivi le texte de M. Littré, et j’ai reproduit, avec quelques corrections,