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DES AFFECTIONS DE LA FACE.

lésé. Si l’ouïe seule est affectée, nous conjecturons que le nerf propre est affecté avec les autres parties de la face, nous pensons que la diathèse contre nature se trouve dans l’encéphale, lequel est affecté comme partie homoïomère ou comme partie organique.


Chapitre v. — Des affections de la face. — Notions anatomiques qui servent à les expliquer.


Ce n’est pas seulement le mouvement, mais encore la sensibilité de toutes les parties de la face qui se perdent quelquefois entièrement, ou sont lésés, tantôt par une affection idiopathique des parties compromises dans leurs fonctions, tantôt par celle des nerfs qui y vont de l’encéphale, tantôt par une affection de l’encéphale même. Toutes ces variétés se distingueront les unes des autres par les symptômes qui s’y joignent. En effet, lorsqu’une seule partie de la face est affectée dans sa sensibilité, dans son mouvement ou dans les deux facultés à la fois, cette partie seule est cause de la diathèse, soit par sa substance propre qui éprouve une affection organique ou une dyscrasie, soit par les nerfs qui, de la troisième paire, se portent à ces parties. Mais quand plusieurs parties à la fois sont affectées, il faut examiner si dans leur état naturel elles tiennent leur sensibilité d’un seul principe de nerfs ou de plusieurs. Ainsi, nous avons vu par les dissections que la troisième paire (5e des modernes) fournit aux muscles temporaux, aux masséters, aux lèvres et aux ailes du nez la sensibilité et le mouvement, le mouvement seul à la langue, comme à toutes les parties de la bouche ; que la deuxième paire (3e des modernes), meut les muscles seuls des yeux, comme la première fournit aux yeux mêmes la sensibilité visuelle. Pour tous les organes donc qui reçoivent leurs nerfs de la troisième paire, quand on les voit lésés dans une partie seulement, rappelez-vous toujours cela sans que nous le disions, il faut considérer que la protopathie dérive du nerf. Quand la lésion se trouve dans les deux parties, l’affection n’est pas propre au nerf, elle réside primitivement dans le lieu de l’encéphale d’où dérivent les nerfs. Quand les deux parties de l’encéphale, la gauche et la droite, sont affectées dans la région de la troisième paire, les parties voisines sont affectées par sympathie, et conséquemment les nerfs de la deuxième et de la