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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, vi.

au sujet de la lordose, « personne n’en devient paraplectique », c’est-à-dire paralysé d’une partie[1]. Pour la scoliose, dit-il, la paraplégie s’étend jusqu’au bras, c’est-à-dire qu’elle ne descend pas plus bas dans les côtés, les reins ou les jambes.

Nous devons donc savoir d’abord que des symptômes différents accompagnent une affection propre de la moelle épinière ou une simple dyscrasie, ou une dyscrasie avec un flux d’humeur, comme dans les érysipèles, les inflammations et les ulcérations ou une compression de l’épine, résultant du déplacement d’une, ou de plusieurs vertèbres. En effet, dans les cas où la moelle même éprouve une affection propre au côté gauche ou droit, sans déplacement des vertèbres du côté seul où l’affection s’est produite, toutes les parties inférieures du corps situées directement sous le côté affecté éprouvent une lésion dans leur sensibilité et leur mouvement. Quand la moelle épinière tout entière est affectée, toutes les parties gauches et droites situées sous la partie lésée sont également paralysées, Quand une vertèbre s’incline en arrière ou en avant (cyphose ou lordose), il arrive parfois qu’aucune des parties inférieures n’est lésée dans sa sensibilité ou son mouvement. Il arrive aussi qu’elles sont lésées, suivant la distinction énoncée par Hippocrate dans son livre Sur les articulations. En effet, lorsqu’il se produit une luxation angulaire de l’épine, comme lui-même la nomme (Articulations, § 47, p. 202 ; cf. aussi § 46, p. 196), c’est-à-dire lorsqu’elle éprouve une flexion non pas graduelle, mais brusque, comme par l’effet d’une fracture, toutes les parties inférieures sont lésées nécessairement. Quand la luxation circulaire (en arc, κυκλοτερῶς) se forme peu à peu, les parties placées au-dessous de la vertèbre déplacée n’éprouvent aucune affection notable. Mais la luxation latérale lèse essentiellement toutes les parties auxquelles arrivent les nerfs issus de l’intervalle des vertèbres déplacées. Cela a lieu davantage dans le cou, moins dans le thorax, beaucoup moins encore dans les lombes. En effet, comme dans le cou, les vertèbres s’enchevêtrent les unes aux autres, chacune des deux contribue également à former le trou par lequel sort le nerf. Dans les vertèbres du thorax, la plus élevée y contribue davantage, la plus basse

  1. Voy. Dissertation sur les termes de pathologie.