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AFFECTIONS DES ORGANES RESPIRATOIRES.

moins. Dans les lombes, le nerf tout entier sort de la vertèbre plus élevée. Ainsi, dans cette région la luxation latérale des vertèbres, entraînant avec elle la moelle même et le nerf, permet au nerf de sortir naturellement sans compression. Au cou, les nerfs sortant de l’intervalle compris entre les deux vertèbres sont comprimés dans les scolioses, aux parties où le rachis a éprouvé la luxation, et sont tendus dans les autres parties. Les tensions sont suivies de convulsion quand survient une inflammation grave, et les compressions entraînent la paralysie des parties auxquelles aboutit le nerf comprimé (cf. Util. des parties, XIII, iii).

II était donc naturel qu’à la suite des cas d’angines, rapportés dans le passage cité plus haut, les paraplégies parvinssent jusqu’aux bras, attendu que les bras tirent leurs nerfs de l’extrémité du cou. En effet, après le cou vient le thorax ; et les nerfs dérivés des trous des vertèbres qui en font partie vont, non pas aux bras, mais aux muscles intercostaux, à l’exception de quelques nerfs courts issus des premières vertèbres. Ainsi, dans les déplacements des vertèbres cités tout à l’heure, les joues seules, sans la mâchoire, comme étant mues par le muscle large (peaucier), sont lésées ; les autres parties de la face demeurent complétement exemptes de lésion, n’éprouvant aucune gêne ni dans leur sensibilité ni dans leur mouvement. II est donc évident que ceux des muscles qui tirent des vertèbres cervicales les prolongements nerveux qui se distribuent en eux, sont lésés par les affections de ces vertèbres et des nerfs qui en dérivent. Vous avez appris par la dissection des nerfs issus de l’épine quels sont ces muscles et quel est leur nombre ; vous savez aussi tout ce qu’il est nécessaire de connaître sur les symptômes qui accompagnent les gibbosités, les lordoses et les scolioses des vertèbres du rachis ; vous trouvez tous ces détails soigneusement exposés dans le troisième Commentaire sur le livre Des articulations (§ 1 et suiv,), avec les démonstrations propres dont je vous rappelle maintenant les points essentiels. J’en ai déjà signalé quelques-uns ; je vais citer maintenant ceux dont je n’ai pas encore parlé pour ne rien omettre dans notre discours.

Vous devez savoir que les vertèbres perdent leur position propre à la suite d’une chute, d’un coup ou de quelque tumeur contre nature qui tire les corps nerveux attachés aux vertèbres mêmes et à la moelle. Ces corps sont de deux espèces : les uns ap-