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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, ix.

médicament convenable qui lui fit vomir la sangsue. — Un autre individu rendait le sang par le nez et par la bouche ; j’appris par son récit que, se trouvant à la campagne pendant l’été, il s’était diverti avec d’autres personnes, dans un marais, à ces exercices auxquels les jeunes gens se livrent ordinairement dans l’eau, et sachant que dans cette eau il existait des sangsues, je conduisis le patient à la lumière, et tournant le méat du nez directement vers les rayons du soleil, je vis dans ce lieu où le nez communique avec la région de la bouche, la queue d’une sangsue cachée dans le méat. J’ai cru utile de vous rapporter ces exemples.


Chapitre ix. — Que les lésions de la voix dépendent de l’affection tantôt des muscles, tantôt des nerfs, tantôt du pharynx, tantôt des organes essentiels de la voix, tantôt qu’elles sont produites par absence de la matière même de cette fonction. — Corrélation des diverges actions des organes phonétiques, expiration, exsufflation, etc. — Quels sont les organes propres à ces diverses actions ?


D’après ces remarques, il faut bien comprendre qu’il y a lésion quand même toute l’action de la partie n’est pas perdue ; nous l’avons dit souvent, mais il n’est pas mauvais de le répéter encore ici. Je rappelle, à vous qui le savez, que la voix et le langage ne sont pas la même chose ; que la voix est l’œuvre des organes phonétiques, et le langage celui des organes de la parole, dont le plus essentiel est la langue, à l’action de laquelle contribuent efficacement le nez, les lèvres et les dents. Je rappelle encore que les organes phonétiques sont le larynx, les muscles qui le meuvent, et tous les nerfs qui de l’encéphale leur apportent leur faculté. Si donc les muscles qui ferment ou qui ouvrent le larynx deviennent immobiles, une aphonie complète s’emparera de l’individu ainsi affecté. De même, si les muscles se meuvent difficilement, ou si leur mouvement a quelque chose de palpitant ou de tremblant, la voix subit une lésion conforme à l’affection ; il en est encore ainsi lorsque ces muscles éprouvent une convulsion ou un mouvement tumultueux. Si la puissance de ces muscles est affaiblie, soit par une affection propre, soit par une affection des nerfs qui les meuvent, la voix devient obscure et grêle, Si un des muscles qui meuvent le larynx éprouve une affection quelconque, la voix ne subira qu’une lésion légère, l’individu ainsi affecté ne sera pas complètement aphone ni réduit à une voix très-grêle.