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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/634

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DES LIEUX AFFECTÉS, IV, xi.

avons vu parfois le corps de l’épiglotte (cf. I, i, p. 470) rejeté à travers le larynx par suite d’une ulcération, Ce n’est pas le seul signe du lieu affecté que les malades présentent : ils ont aussi le sentiment que la partie est ulcérée, ainsi qu’il a été dit pour la trachée-artère. Les ulcérations du poumon se forment sans causer de douleur ; les ulcérations de la trachée et du larynx occasionnent une douleur légère qui se révèle à peine chez les individus naturellement peu sensibles. Toutes ces affections énoncées jusqu’ici, du poumon, des cavités du thorax et aussi de la trachée-artère et du larynx (car nous avons été induit par une association d’idées à citer aussi ces dernières parties) nous ont offert des cas nombreux ; nous en avons vu peu des affections dont nous allons parler maintenant.

Un individu commença tout à coup à cracher en toussant une humeur très-semblable à de la bile liquide, exempte de toute âcreté, dont la couleur tenait du jaune et du pâle. À partir de ce moment, il en cracha davantage chaque jour. Plus tard, une petite fièvre survint ; il dépérissait, crachant du pus en toussant. Quatre mois après environ, il crachait du pus mêlé de quelques gouttes de sang, la consomption et la fièvre faisant des progrès ; puis il cracha davantage, puis très-abondamment. Après quoi, la fièvre augmentant et les forces étant épuisées, il mourut comme ceux qui meurent de phthisie. — Après cet individu, j’en vis un autre qui fut malade six mois de la même façon ; puis un autre qui le fut plus longtemps. Le premier que je vis semblait, au début, n’avoir aucun mal ; plus tard, il parut dans une situation très-fâcheuse. Pour le second, dès que je l’observai, je reconnus qu’on devait le traiter avec les plus grands soins. Le troisième attira encore plus mon attention. Néanmoins, malgré toutes mes tentatives, aucun d’eux, aucun autre après eux n’en réchappa. Tous, près de mourir, crachaient des parties viciées du poumon, et par là, je constatai clairement qu’ils avaient une affection semblable à celle qu’on voit sur les parties externes rongées par une humeur qui les corrompt. Mais pour ces parties, il est possible de les retrancher et même de les brûler ; rien de ceci n’est praticable dans le poumon, aussi tous les malades meurent-ils. En soignant le dernier que je vis, je m’appliquai à dessécher fortement le viscère avec des parfums et des boissons appropriés