Dans le livre précédent qui traitait des affections du poumon, j’ai, à cause de la communauté du sujet, mentionné brièvement le thorax et le cœur, remettant à ce cinquième livre le développement complet en ce qui les concerne. Comme le quatrième livre se termine par les accidents survenus au médecin Antipater, atteint d’abord d’une affection au poumon même, laquelle passa jusqu’au cœur, je crois préférable d’exposer toutes les affections de cet organe.
Pour le cœur, comme pour les autres parties de l’animal, il faut définir quels symptômes présente une affection propre ou primaire, ou comme on voudra l’appeler, de cet organe, ou une affection liée à celle d’autres parties. Notre discours s’appuie sur des principes démontrés dans d’autres traités, où nous avons prouvé que le cœur est comme la source de la chaleur naturelle, et qu’il est nécessairement affecté quand l’animal doit mourir. Les principes qui régissent l’animal étant au nombre de trois (car outre le principe du cœur, nous avons démontré que l’encéphale fournit à toutes les parties de l’animal le sentiment et le mouvement, et que le foie est le principe de la faculté nutritive), la mort suit toujours les dyscrasies excessives du cœur ; en effet, le cœur étant vicié, toutes les parties sont atteintes en même temps. Comme nous avons démontré que ces parties agissent par suite du bon tempérament propre au cœur, si ce tempérament est dé-
- ↑ Dans l’édition de Kühn ce chapitre n’a point de numéro d’ordre ; il est placé sous la rubrique préambule, d’où il résulte que ma numération est toujours, pour ce livre, en avance d’un, sur celle de Kühn.