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AFFECTIONS DU CŒUR.

de la même façon que l’on respire dans le sommeil, bien que tous les autres muscles soient à l’état de repos, on respire aussi dans les apoplexies qui ne sont pas graves et dans les autres affections analogues. Mais s’il survient une apoplexie ou quelque autre affection assez violente pour que l’action des muscles thoraciques soit entièrement abolie, il en résulte nécessairement l’abolition de la respiration, et en même temps celle du bon tempérament du cœur, que suit forcément la mort de l’animal. Par cette même raison, dans les lésions graves du principe supérieur, l’animal périt ; c’est d’une autre manière, dans les affections du foie, que les animaux meurent par défaut de nourriture ; aussi, avec de pareilles affections, prolongent-ils davantage leur existence : c’est encore d’une autre manière qu’on meurt à la suite de syncopes qui tiennent à l’estomac, de douleurs aiguës, de craintes violentes, de plaisirs excessifs. En effet, chez ceux dont l’énergie vitale est faible et dont les passions psychiques sont énergiques par défaut d’éducation, la substance de l’âme se dissipe aisément. Parmi ces gens-là, il en est qui sont morts de chagrin, mais non pas promptement, comme dans les cas précités. Les hommes d’une âme magnanime ne succombent pas au chagrin, ni aux autres passions plus puissantes que le chagrin. En effet, chez eux l’énergie de l’âme est grande et les passions sont faibles.


Chapitre iii. — Comment se produisent et se révèlent les affections du cœur et du péricarde (péricardite ?). — Terminaison de ces affections. — Curieuses observations d’anatomie pathologique faites sur des animaux.


Une affection propre du cœur provient souvent d’une dyscrasie simple, soit inégale, soit égale, ou d’une inflammation ou d’un érysipèle qui commence ; car l’animal ne tarde pas à mourir avant que ces affections aient grandi. Les syncopes cardiaques suivent de pareilles diathèses, comme les syncopes dues à l’orifice de l’estomac suivent les diathèses de cette partie, nommée aussi par quelques-uns στόμαχος. Ces diathèses se produisent encore par une affection sympathique du cœur. Les diathèses des deux parties, de l’orifice de l’estomac et du cœur, proviennent habituellement d’une seule dyscrasie violente, d’une humeur pernicieuse, parfois d’un érysipèle, d’une inflammation ou de quelque autre tumeur semblable contre nature. Les dyscrasies légères du cœur font va-