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DES DIVERSES ESPÈCES DE PLEURÉSIES.

aussi pour remplacer le vide opéré ; quand le thorax se contracte, il s’affaisse sur lui-même comme une éponge que nous pressons en serrant la main. C’est ainsi qu’on voit le lobe du poumon faire saillie à travers la blessure dans les grandes plaies. Mais, quand il n’y a pas de blessure, le thorax en se contractant presse vigoureusement et fait entrer l’humeur renfermée entre le thorax et le poumon dans les trachées-artères du poumon. Ne croyez pas le mot vigoureusement (txpoSpco ?) ajouté par négligence à la phrase. Car si le thorax ne presse pas très-vigoureusement le poumon de toutes parts, l’humeur ne passera pas dans les orifices des trachées-artères. C’est pourquoi la nature, pour ajouter à l’énergie de la pression, a doué les animaux de ce qu’on appelle la toux, symptôme physique semblable à l’éternument, au hoquet et aux nausées dont nous avons suffisamment parlé dans notre ouvrage Sur les causes des symptômes (II, iv). Il arrive assez souvent dans les affections purulentes que les patients, ayant besoin de vigueur pour produire ce symptôme physique, meurent, comme cela s’entend de soi-même, pour n’avoir pas la force de tousser. En effet, la contraction très-énergique et très-prompte du thorax engendre la toux. Or, dans l’épuisement de force, on ne peut agir avec énergie ni promptitude.

Il suffit de ces détails sur le crachement des humeurs fournies par les cavités du thorax. Revenons au sujet que, dès le principe, nous nous sommes proposés de traiter. Les inflammations de la membrane qui tapisse les côtes, et les muscles faisant suite à cette membrane, produisent la maladie nommée pleurésie, laquelle présente des symptômes constants : une fièvre aiguë, une douleur comme en produiraient les parties tendues ou piquées, une respiration fréquente et petite, un pouls petit, faisant sentir une artère dure avec une certaine tension, une toux accompagnée le plus souvent de crachats colorés (cf. IV, viii med.), non suivie de ces crachats dans les cas rares de pleurésies dites sans crachats et sans coction, lesquelles enlèvent promptement le malade ou se résolvent dans un temps assez long. Les pleurétiques présentent encore une douleur qui remonte ordinairement jusqu’à la clavicule ou descend jusqu’à l’hypochondre. Il existe d’autres douleurs des côtés, accompagnées de fièvre, dans lesquelles la respiration devient nécessairement fréquente et petite, et où rien n’est craché ; elles sont, en