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DES LIEUX AFFECTÉS, V, viii.

venu plus maigre encore par la maladie dont nous parlons, les grandes inflammations du foie se décèlent plus nettement, offrant ce caractère différentiel d’avec les affections des muscles susjacents, que la tumeur perceptible au toucher offre des limites très-nettes. En effet, chacun des muscles, comme formant un tout continu, présente dans l’inflammation une tumeur diminuant peu à peu, le foie seul présente une tumeur formant un cercle exactement limité.

Quand le foie est squirrheux, il offre évidemment un diagnostic plus clair, la tumeur même du squirrhe étant plus dure que celle de l’inflammation et les corps superposés s’amaigrissant dans de semblables diathèses. Plus tard, bien que la tumeur que forme le squirrhe devienne plus volumineuse, le diagnostic, par le toucher, devient plus difficile, attendu que déjà s’est produit un épanchement aqueux. En effet, si le foie n’était pas malade, une telle affection ne se déclarerait point. Toutefois, l’épanchement aqueux (hydropisie) n’est pas toujours la suite d’une affection primaire de cet organe, bien que le plus souvent elle dérive d’une affection de cette espèce. En effet, comme le foie est l’organe de la sanguification, il s’ensuit que cette fonction est compromise par le mauvais état de ce viscère. Or, il arrive, comme je le disais, quand une autre partie, n’importe laquelle, est attaquée d’une dyscrasie froide, que le froid s’introduit dans le foie. Lors donc que toutes les veines du mésentère sont atteintes d’une dyscrasie permanente (ἑκτικός, provenant de la rate, de l’estomac, de tous les intestins et surtout des intestins grêles, elles refroidissent facilement toutes les veines des parties concaves du foie, et par elles la dyscrasie se propage dans le corps tout entier de ces organes. Par suite d’une affection du poumon, du diaphragme ou des reins, ce sont les veines des parties concaves du foie qui sont les premières affectées par sympathie ; avec le temps, la diathèse de ces dernières se communique au viscère tout entier.

Personne ne niera que les choses se passent comme nous le disons actuellement, à moins d’être enclin à la controverse ou complétement ignorant. Pour les obstructions le fait n’est pas également évident. Les veines des parties concaves du viscère dérivées de la veine porte se terminent par des extrémités très-fines, on le