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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/665

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AFFECTIONS DU FOIE.

voit nettement, comme on voit aussi arriver au même lieu d’autres extrémités des veines qui, de la veine cave, vont se ramifier dans les parties convexes du foie. Cependant, on n’en aperçoit pas les anastomoses ; néanmoins personne n’en doute et tout le monde, au contraire, est unanime à déclarer que la nourriture qui se distribue dans le corps tout entier, après avoir traversé toutes les veines des parties concaves, passe par les susdites extrémités dans les veines des parties convexes. Ce point accordé, comme la tumeur des veines enflammées et squirrheuses rétrécit le passage du sang, il semble naturel, et c’est l’opinion de quelques personnes, que toute la partie ténue et aqueuse du sang passera et se portera dans toutes les parties du corps, mais que le sang pur, demeurant à cause de son épaisseur dans les parties concaves du viscère, y devient le principe de maladies pléthoriques. Pour nous, quand nous examinons cette opinion, elle nous paraît en partie s’accorder avec ce qui a été dit et en partie s’écarter des faits évidents. Que la partie aqueuse du sang passée dans la veine cave se distribue dans toutes les parties du corps, cela paraît conséquent avec les faits reconnus précédemment, comme aussi il paraît conforme aux mêmes faits que le sang plus épais renfermé dans les veines du viscère rétrograde dans le jéjunum, l’intestin grêle, le colon, le cœcum, le rectum et peut-être, prétendrait-on, dans l’estomac même. Cependant cela ne paraît arriver, ni dans les tumeurs contre nature du foie, ni dans les obstructions. Mais toutes les parties supérieures et inférieures du corps paraissent renfermer du sang phlegmatique dans les espèces d’hydropisies appelées anasarques et leucophlegmasies. Aucune humeur sanguine n’est excrétée par l’estomac ni dans ces maladies, ni dans les ascites et les tympanites ; l’humeur aqueuse remplit l’intervalle entre le péritoine et les corps situés au-dessous de lui. Il paraît donc plus conforme à la raison de dire que, par suite du refroidissement du viscère, la nourriture distribuée ne se transforme pas en sang, mais que les veines du corps entier se refroidissent en même temps, et surtout parce que souvent, sans qu’il apparaisse aucune tumeur dans le foie, elles sont envahies par des épanchements aqueux, par un vice de la rate (cf. VI, i) ou des intestins jéjunum, grêle et du mésentère, ou du poumon et des reins, ou par une évacuation hémorrhoïdale excessive, ou par un écoulement