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AFFECTIONS DU FOIE.

fectée ; car tous les résultats qui dérivent de certains faits comme de leur source, sont des signes de ces faits. Il en est qui attribuent cette affection au mésarée, et qui appellent mésaraïques les individus ainsi affectés, parce qu’ils trouvent pervertie la distribution qui a lieu par les veines de l’organe appelé mésarée et mésentère ; ils tombent dans la même erreur que ceux qui réputent affectés les bras des gens saisis de syncopes provenant de l’orifice de l’estomac ou du cœur, parce qu’ils ne peuvent plus se servir de ces bras comme auparavant ; en effet les veines du mésentère servent de mains au foie en lui amenant sa nourriture de l’estomac. Ils agissent d’une manière analogue, ceux qui, dans le cas où les jambes sont paralysées par une affection de la moelle à la région lombaire, appliquent leurs remèdes sur les jambes elles-mêmes, en négligeant la moelle. Si donc le mésentère est atteint d’une inflammation ou de quelque autre affection semblable, on regardera à bon droit cette affection comme lui étant propre ; si c’est, au contraire, le foie qui, trop débile, ne peut attirer sa nourriture par les veines du mésentère, ce n’est pas le mésentère, mais le foie qui réclame les moyens curatifs, comme ce ne sont ni les bras ni les jambes paralysés par une affection de la moelle qui ont besoin d’être soignés (cf. III, xiv, p. 581). Les déjections, examinées avec soin, vous serviront à diagnostiquer une affection inflammatoire ou érysipélateuse du mésentère. En effet, les excréments ne ressemblent pas exactement à ceux qui, disions-nous (p. 660), sont expulsés quand le foie n’a pas la force d’attirer à lui l’aliment ; ils paraîtront mêlés d’une sorte de sanie provenant de l’inflammation (déject. dyssent.) ; car de toutes les parties enflammées que ne recouvre pas une enveloppe dense et épaisse, découle une sanie ténue dans le principe ; plus épaisse et plus semblable au pus, quand l’inflammation est cuite. Lors donc qu’une semblable humeur est expulsée avec les excréments sous forme liquide, s’il n’existe aucune inflammation du foie, il faut croire que c’est le mésentère qui est affecté.

De même que quand le foie ne peut, par atonie, attirer le chyle de l’estomac, c’est la faculté attractive qui est affectée ; de même quand il ne peut la retenir, c’est qu’il existe une atonie de la faculté péristaltique et rétentrice. Cette atonie produit une excrétion d’un sang ichoreux au début, et après d’un sang plus épais et