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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/672

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DES LIEUX AFFECTÉS, V, ix.

auparavant, ne s’étant jamais trouvé avec des hommes remarquables, consommés dans cet art.

J’ai rapporté cette observation pour que vous connaissiez les symptômes propres à chaque affection, et les symptômes communs à d’autres affections ; et, en outre, ceux qui sont inséparables de l’une et de l’autre espèce de maladie, ceux qui se présentent le plus souvent, ceux qui sont douteux ou rares ; et je vous ai cité cette heureuse occasion que m’offrait la fortune, pour qu’en pareille circonstance vous puissiez en user adroitement. Car souvent la fortune vous fournit les plus belles occasions d’acquérir de la réputation ; mais la plupart, dans leur ignorance, ne savent pas en profiter. Pour le praticien exerce, en voyant un des symptômes qui indiquent à la fois l’affection et le lieu affecté, il sera capable d’en trouver d’autres assez nombreux, dérivant les uns nécessairement, les autres fréquemment du lieu affecté et de l’affection qu’il présente. Il faut surtout vous rappeler les préceptes généraux dits préceptes universels, applicables dans beaucoup de cas particuliers, afin qu’en toute matière de cas particuliers vous soyez exercés à les diagnostiquer promptement.

Les remarques générales que je vais donner portent sur les facultés naturelles qui, dans chaque partie, sont au nombre de quatre, eu égard à l’espèce, comme on sait (voy. le traité Des facult. nat., et part. les 12 prem. chap. du Ier liv.). La première, que je nomme attractive, est à la fois appétitive et attractive des sucs propres à la nutrition de la partie. Puis vient la seconde, altératrice des aliments attirés ; c’est par elle que le suc attiré s’assimile à la partie nourrie. Il en est deux autres subordonnées à celle-ci, la faculté rétentrice, lorsque la partie cuit le suc attiré, l’altérant (le transformant) en sa propre nature ; la faculté expulsive, lorsqu’après la coction elle expulse le résidu inutile qui est appelé superfluité (περίττωμα). J’engage à étudier toujours, sur chaque partie affectée, à quel degré de force ou de faiblesse se trouvent ces facultés. Ainsi, pour le foie, puisque nous nous sommes proposé de parler de cet organe, si la faculté attractive est affectée en quelque chose, il délaissera l’aliment transformé en chyle dans l’estomac ; en sorte que cet aliment sera expulsé par le fondement, cuit, il est vrai, mais liquide et non pas desséché (c’est-à-dire : dont la partie liquide s’est évaporée). Ce sera pour vous un signe que la faculté est af-