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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/723

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DES FIÈVRES ÉPHÉMÈRES.

est exactement semblable au pouls de la santé. Dans aucune autre espèce de fièvre, en effet, le pouls ne revient à l’état normal, quelque long que soit l’intervalle entre la fin du premier accès et le commencement du second. Ainsi, dans les fièvres tierces et quartes, le signe [pathognomonique] de la fièvre persiste toujours. Mais dans les fièvres éphémères, avec la fin de l’accès disparaissent tous les symptômes. La plupart se terminent par une légère diaphorèse, quelquefois par des sueurs salutaires ; souvent une espèce de vapeur abondante s’exhale des profondeurs à la surface. Les urines aussi présentent alors un meilleur aspect qu’au début de la fièvre. La douleur qui avait saisi la tête ou une partie quelconque, disparaît en même temps. La facilité avec laquelle le malade supporte son mal est un signe infaillible entre tous, et comme le sceau de la bénignité de la fièvre. Si le malade n’éprouve pas dans le bain un frisson extraordinaire ou un malaise quelconque, et si le bien-être succède au bain, on peut sans hésiter donner à manger, et permettre sans crainte le vin en quantité telle que le comportent les circonstances. Nous nous efforçons, comme tu sais, d’indiquer nous-mêmes la cause antécédente, sans attendre les renseignements du malade : un médecin qui possède cette faculté ne se trompe guère. Si les passions de l’âme persistent encore pendant l’examen du malade, c’est surtout par le pouls qu’il faut s’efforcer d’arriver au diagnostic, ainsi qu’il est écrit dans mes livres Sur le pouls. Après le pouls, on arrivera au diagnostic par les autres signes. Si ces signes ont disparu, et que l’affection persiste, le pouls lui-même ne donnera qu’une notion obscure des troubles qui ont produit la fièvre ; mais indépendamment de l’état du pouls, les signes qui restent seront suffisants : le plus souvent les urines sont roussâtres. — Lorsque la fièvre est le résultat du chagrin, la chaleur est âcre plutôt qu’excessive : il en est de même quand c’est la colère qui l’a produite. La maigreur du corps est plus manifeste dans la tristesse que dans les soucis. Les yeux caves, la couleur altérée, sont des signes communs à tous ceux qui ont des inquiétudes d’esprit. Cependant c’est d’après les yeux qu’il faut déterminer la cause : c’est par eux surtout que l’on découvre, même chez les personnes en santé, les habitudes de l’âme. Or, dans les maladies, les signes sont plus manifestes, du moins pour l’observateur attentif. C’est par là qu’il convient de distin-