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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/722

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, ii.

sans s’en douter, dans une maladie incurable, ou dont la guérison est au moins difficile. Il importe, en conséquence, de s’appliquer, avant tout, ainsi que le recommande Hippocrate (Pron., § 1), non-seulement à prévoir ce qui doit arriver, mais encore à connaître le passé et le présent. Le sujet qui nous occupe actuellement rentre dans cette partie de l’art ; nous allons en faire une exposition aussi claire que possible.

Il n’est pas indifférent de prescrire des bains au malade et de le rassurer, ou de lui recommander beaucoup de précaution et de soins. En arrivant auprès du malade on l’examinera d’abord attentivement ; une fois que l’on a recueilli les observations les plus importantes, on passe aux autres, sans négliger, s’il est possible, les plus insignifiantes. L’indication fournie par les symptômes les plus considérables est plus ou moins fortifiée par le concours des autres. Les principaux signes dans les fièvres en général se tirent du pouls et des urines. À ces signes il faut ajouter tous les autres, savoir, les traits de la face tels qu’Hippocrate les a décrits (Pron., § 2), le décubitus, la respiration, la nature des excrétions par le haut et par le bas. Si l’on observe quelque symptôme particulier dans une partie du corps ou dans la fonction de cette partie, tels que ceux qu’Hippocrate a décrits dans une foule de passages de ses écrits (voy. particul. le Pronostic), il faut se garder de le négliger. Tout ce que nous venons de dire s’applique à toutes les fièvres en général ; aussi ne faut-il rien négliger de tout cela même dans les fièvres simples, qui font le sujet du présent traité. L’examen du pouls et des urines fera connaître le caractère de la fièvre : le pouls ne présentera aucun signe d’inflammation ; et chaque pulsation de l’artère sera régulière, ou n’offrira tout au plus qu’une irrégularité très-peu marquée : les urines seront tout à fait semblables aux urines naturelles, ou ne présenteront qu’une légère différence. — Venons maintenant aux autres symptômes dont il a été d’abord question. — Une fois qu’il existe entre tous un ensemble parfait, comme les voix concordent dans un concert, on peut avancer avec confiance, et demander s’il n’y a pas eu de cause précédente manifeste. Si la réponse du malade en faisait connaître une, on prescrira un bain dès la première rémission de la fièvre, dont la forme même rendra encore le diagnostic plus sûr. Alors, en effet, le mouvement des artères