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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/725

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DES FIÈVRES ÉPHÉMÈRES.

faire reconnaître, de même que les fièvres de nature sèche (αὐχμώδεις), et celles qui sont produites par les fatigues ou l’insolation. La rudesse [de la peau] n’échappe pas, dans ces cas, à un tact exercé. Du reste, le mouvement de la chaleur se manifeste de lui-même en quelque sorte ; la main ne perçoit d’abord qu’une chaleur douce ; mais si on la maintient plus longtemps en contact avec le corps, la chaleur paraît très-âcre. Les urines ne sont pas jaunes, et le corps n’est pas affaissé. Les yeux ne sont ni caves ni secs, quelquefois même ils semblent plus humides ou plus saillants que dans l’état normal. Le pouls n’a rien perdu de sa force, ainsi qu’il arrive dans la tristesse, les chagrins ou les veilles, et les exercices immodérés. — Lorsque la fièvre éphémère se déclare à la suite d’un bubon, le pouls devient grand, rapide, fréquent : la chaleur est considérable, et au paroxysme succède aussitôt une moiteur chaude, mais douce, qui vient de l’intérieur. Dans ces fièvres en particulier la chaleur âcre et mordicante n’existe point. La face est tout à fait rouge, un peu plus tuméfiée (face vultueuse) que dans les autres fièvres ; les urines ont une teinte blanchâtre. Un trait commun à toutes ces fièvres éphémères, c’est l’égalité du pouls. Dans quelques cas seulement, fort rares, une des pulsations est irrégulière, encore cette irrégularité est-elle obscure et peu manifeste. Voilà pour le diagnostic de ces fièvres.


Chapitre iii. — Traitement de la fièvre éphémère. — Notion de la localisation de certaines fièvres.


Il faut traiter tous ces fébricitants avec des bains. Pour ceux dont la fièvre résulte du resserrement du derme ou de bubons, vous ne leur nuirez nullement en leur enjoignant de séjourner dans l’air de la chambre du bain chaud. Que tous les autres s’éloignent au plus vite de cette vapeur, mais permettez-leur de rester dans l’eau autant qu’ils voudront. Faites frictionner longtemps avec une huile tiède abondante, en employant la paume des mains (mais il faut que les mains soient douces), d’abord les fébricitants par lassitude, puis ceux par resserrement du derme, puis ceux par suite de bubons. Ordonnez à ces derniers des bains aussi nombreux que possible. Faites manger souvent les malades par lassitude, mais non pas les malades par resserrement, ni les fébricitants avec bubons.