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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/728

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, v-vi.

est donc vraisemblablement une tierce plutôt qu’aucune des autres fièvres.

Si les autres signes que nous allons rappeler concordent, dès le premier jour, vous diagnostiquez évidemment une tierce. Si la fièvre commence avec un léger frisson, il faut alors plutôt porter son attention sur les autres espèces, attendu qu’elle peut être non-seulement une quotidienne et une quarte, mais encore une hémitritée ou quelque autre des fièvres continues. Les autres moyens de diagnostic sont la qualité et la quantité de chaleur, le mouvement des artères, la forme même du frisson ressenti, la saison, le pays et la constitution de l’air, la nature du malade, son âge, les circonstances qui ont précédé et suivi. Il faut, en effet, que la chaleur soit considérable et âcre, le pouls grand, chaud, violent, rapide, fréquent, exempt de toute irrégularité, hormis l’irrégularité fébrile[1] ; que le frisson soit analogue à celui que provoque à la peau la piqûre d’un objet aigu plutôt que froid, tandis que dans les fièvres quartes et les quotidiennes le frisson ressenti est froid ; que la saison soit chaude, le pays également chaud, aussi bien que la constitution actuelle de l’air. La nature du patient doit être un peu chaude et bilieuse, son âge, la jeunesse. Supposez en lui une vie active plutôt qu’oisive, une constitution chaude plutôt que froide, une alimentation insuffisante plutôt que copieuse. Les insomnies, les chagrins, les fatigues, les réflexions avec tension d’esprit, concourent aussi au diagnostic d’une fièvre tierce. Si, à la même époque, beaucoup d’autres malades se trouvent pris de fièvres tierces, c’est encore une indication très-importante ajoutée à celles que nous venons d’énoncer (voy. chap. vii). Si, avec la coexistence de tous ces signes ou des plus importants et des plus décisifs, une soif vive s’empare du malade et qu’il survienne un vomissement de bile ou de la sueur, ou tous les deux à la fois, dans ce cas la fièvre serait

  1. « Nous avons dit (c’est Étienne qui parle, p. 272 ; voy. aussi p. 275 et 334) dans notre Traité Sur le pouls (ce n’est pas ici le lieu d’examiner les questions d’histoire littéraire que soulève cette simple mention) que Galien appelle irrégularité fébrile, celle où les extrémités (le commencement et la fin) de la diastole sont plus rapides que le milieu. » — Tant de subtilité n’est pas donnée aux doigts des médecins modernes.