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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/742

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, I, xv.

bien que non proportionnée à la quantité d’humeur. Tous ceux qui, pensant que de tels états réclamaient une plus grande déplétion, ont osé tirer du sang ou relâcher le ventre, ont occasionné, des dangers encore plus graves. — Si quelqu’un est atteint de convulsion, et en même temps a besoin d’être saigné, il ne faut même pas dans ce cas lui tirer en une seule fois autant de sang que l’affection l’exige, mais il faut en ménager une portion pour le symptôme (c’est-à-dire pour le spasme) qui provoque souvent des sueurs, engendre des insomnies et [par conséquent] abat la force du malade[1]. De même si une insomnie pénible et une douleur intense fatiguent le malade, on se gardera d’évacuations fréquentes et abondantes. — Il faut encore regarder comme un symptôme la température de l’air ambiant, quand elle est excessivement chaude et sèche, comme il arrive entre le lever de la Canicule et d’Arcture. Aussi les médecins qui, ne donnant aucune attention aux saisons, osent saigner leurs malades, les perdent tous. De même encore si la température est excessivement froide il faut se garder alors de tirer du sang, car nous voyons dans de pareilles circonstances des accidents graves résulter d’une saignée. Dans les constitutions extrêmement chaudes de l’air, les malades évacués mal à propos périssent par suite de ce qu’on nomme syncope et diaphorèse. Dans les constitutions froides, les malades refroidis violemment au début des paroxysmes n’y peuvent résister. Il ne faut donc pas hasarder une saignée dans les pays très-chauds ou très-froids. On s’en abstiendra complétement si les circonstances de saison et de pays s’accordent à l’interdire ; si elles ne s’accordent pas, évacuons, mais beaucoup moins que si aucune circonstance ne s’y opposait. — On doit encore considérer comme un symptôme les dispositions morbides des malades. Beaucoup, en effet, n’ont jamais été évacués et ne pourraient supporter

  1. « On doit laisser une partie du sang, dit Étienne (p. 311), parce que les spasmes peuvent, à la suite d’une évacuation modérée (voy. les Schol. de Gadaldinus), dessécher ou dissiper ce qu’il fallait encore évacuer, eu égard à la plénitude, et surtout aussi parce qu’après une évacuation démesurée les forces seront vraisemblablement brisées par la combinaison du symptôme lui-même avec une évacuation trop abondante. » — « On doit en un mot laisser une certaine quantité de sang à dépenser, attendu que l’insomnie et les sueurs provoquées par le spasme dissipent ce sang. »