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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/743

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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

une évacuation un peu abondante, ni une diète prolongée. Après un tel traitement les uns voient bientôt s’affaiblir toute leur force corporelle ; les autres souffrent immédiatement de l’orifice de l’estomac, de sorte qu’ils refusent de prendre des aliments. S’ils font effort pour en prendre, ils ne peuvent les garder ou ne les cuisent (digèrent) pas convenablement. — Il faut encore, dans cette partie du diagnostic, considérer le tempérament du malade. Ainsi, tous les individus naturellement chauds et secs sont facilement lésés par des évacuations fréquentes. — L’habitude n’est pas d’une petite importance, et sous tous les autres rapports, et pour l’indication de l’évacuation. En effet, certains malades n’ont jamais été évacués antérieurement et ne pourraient supporter de fréquentes évacuations ; ils sont habitués à une nourriture abondante. D’autres, au contraire, n’ont pas une nourriture abondante et sont habitués aux évacuations. Il faut donc évacuer abondamment ces derniers quand les autres circonstances le conseillent. À l’égard des autres qui n’en ont pas l’habitude, il faut s’en garder, même quand toutes les autres circonstances le conseillent. — On examinera encore les complexions. Les individus qui ont la chair dense et ferme ont une complexion réfractaire aux affections. On ne doit donc pas craindre de les évacuer une fois, si du moins les autres circonstances l’exigent. Les individus dont la chair est molle, tendre et rare, ont une complexion singulièrement disposée aux affections. Il ne faut donc pas se hasarder à tirer du sang dans de telles circonstances, mais on emploiera les autres évacuants avec modération et réserve. De même pour les individus excessivement gras ou maigres, on doit se garder de leur ouvrir les veines et on recourra avec circonspection aux autres évacuants. — L’âge encore peut être compté comme un symptôme (une circonstance) qui interdit l’évacuation fréquente. En effet ni les enfants ni les vieillards ne les supportent sans inconvénient. Ainsi, pour tous les sujets que nous venons de signaler, quand leur diathèse réclame une évacuation, il ne faut pas évacuer en une fois, ni brusquement, mais graduellement, par des diètes tempérées, des frictions, des clystères émollients, des fomentations, des cataplasmes et des bains, en tirant pour chacun des cas l’indication des observations précédentes. Si deux symptômes contraires coïncident, examinez lequel des deux est le plus