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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/749

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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

vre, le médicament aux trois poivres et le diospoliticon (voy. Hygiène, IV, v, et Dissert. sur la pharmacol.). Que l’ensemble du régime soit apéritif. — On doit traiter les défaillances qui résultent de refroidissements considérables comme les boulimies, en réchauffant de toutes les façons. Il convient donc, dans ces cas, de donner du vin trempé avec de l’eau chaude et des aliments propres à réchauffer ; on frictionnera et on réchauffera les malades près du feu. — Contre les lipothymies qui résultent d’une chaleur trop forte, employez les rafraîchissements et les fortifiants. Elles surviennent principalement après un séjour prolongé dans un air étouffant et dans un bain. Vous ranimerez les patients en les aspergeant immédiatement d’eau froide, en les éventant, en les tournant du côté du vent, en frictionnant la région de l’orifice de l’estomac, et en irritant cette partie [par des titillations à la gorge] ; puis vous leur donnerez du vin et des aliments. Quand une inflammation grave ou la malignité d’une fièvre violente entraîne des lipothymies dans ses accès, et qu’on éprouve un refroidissement des membres, il convient de frictionner fortement, de réchauffer, de mettre des ligatures aux jambes et aux bras. Ordonnez aux malades de se tenir éveillés, de s’abstenir de tout aliment et de toute boisson. Le mieux, dans ces cas, est de prévoir ce qui doit arriver, et de prévenir les accidents en agissant avant le paroxysme. Il est très-bon encore de prévoir les syncopes qu’on éprouve par suite de sécheresse, au début des paroxysmes. Car, en donnant des aliments deux ou trois heures avant le paroxysme, en faisant serrer les pieds et les bras, on pourra sauver les malades. Les aliments doivent être d’une coction facile et bons pour l’orifice de l’estomac. Si vous prévoyez un danger sérieux, prévenez-le en donnant du vin, et surtout du vin dans lequel on aura mis de l’alica bouillie. Le pain donné à la place de l’alica (voy. Oribase, t. I, p. 559) produit le même effet. Si vous vous attendez à une syncope modérée, il ne faut point de vin ; il suffit, dans ce cas, de mêler aux aliments des grenades, des poires, des pommes ou quelque autre fruit astringent. Si, après cela, les malades supportent l’accès sans fatigue, il n’est pas nécessaire, quand on leur redonnera des aliments, d’y ajouter des fruits. Voilà ce qu’il faut faire, si vous prévoyez ce qui doit arriver. A ceux qui tombent tout à coup en danger,