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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/755

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TRAITEMENT DES FIÈVRES CONTINUES.

ment il a déjà eu des épistaxis, soit malade, soit en bonne santé, cette circonstance seule suffit pour donner l’espoir d’une hémorrhagie ; si la saison de l’année est l’été ; ou si l’on n’est pas en été, mais que la température soit chaude, ne tirerez-vous pas encore une indication de ces circonstances ? Si chez beaucoup de gens les maladies ont été, dans cette saison, jugées par une hémorrhagie, cela doit augmenter l’espérance, surtout si le sujet est pléthorique, et que ses excrétions habituelles soient supprimées. Il ne me paraît pas difficile, quand on a tant et de tels indices d’une hémorrhagie future, de pouvoir la pronostiquer. Ne pas la prévoir, au contraire, me semble le comble de l’absurdité et de l’ignorance. Mais l’incurie des médecins fait qu’ils admirent ce qui ne mérite pas l’admiration. Ainsi, il n’est pas difficile de pronostiquer, d’après les remarques précédentes, si le sang coulera par la narine gauche ou droite, tandis que la plupart des médecins regardent cela non-seulement comme difficile à pronostiquer, mais encore comme impossible. Ces excrétions et toutes les autres peuvent se prévoir par l’examen de ces deux points : d’où vient l’impulsion de la nature ? où va-t-elle ? En effet, cela connu, on peut aider aux évacuations qui font défaut, et arrêter celles qui deviennent excessives. Ainsi, de grandes ventouses appliquées sur l’hypochondre gauche révulsent aisément les hémorrhagies qui partent de la rate, et sur l’hypochondre droit elles révulsent également celles qui partent du foie. Le même raisonnement s’applique aux autres parties, car, en généralisant l’observation, vous pouvez, par une seule partie, calculer ce qui a lieu dans toutes les parties.

Je mettrai donc ici fin au présent livre ; j’exposerai plus loin les fièvres allumées par les phlegmasies et les autres affections qui ont leur siége dans chacune des parties du corps. Les anciens appelaient phlegmasies (φλεγμοναίinflammations) des espèces de phlogoses (φλογώσεις ; voy. Dissert. sur la pathologie) ; les modernes ne les comprennent pas toutes sous ce nom. En effet, ils ne comptent parmi les phlegmasies ni l’herpès, ni l’érysipèle, ni aucune autre affection semblable ; ils n’attribuent cette dénomination qu’à une seule des affections chaudes, celle qui est accompagnée d’une tumeur dure et d’une douleur avec battement du pouls ; et cependant nous voyons des fièvres et des douleurs sui-