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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/757

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GÉNÉRALITES SUR L’INFLAMMATION.
LIVRE DEUXIÈME.


Chapitre premier. — De l’inflammation et de ses différentes espèces. (Pour toutes les définitions données dans ce chapitre, voyez la Dissertation sur les termes de pathologie.)


Maintenant, Glaucon, je vais exposer les affections de chaque partie du corps en commençant par l’inflammation. C’est, en effet, l’affection la plus fréquente et qui présente le plus grand nombre de variétés. Toutes ces inflammations sont de nature à être accompagnées de fièvres. Une chaleur excessive et comme une ardeur brûlante est donc chose commune à toutes, d’où l’habitude des anciens de se servir du mot inflammation (φλεγμονή). Vous trouverez dans chacune d’elles une différence propre et par là vous reconnaîtrez la forme de l’inflammation et vous trouverez le traitement qui lui convient. En effet vous traiterez autrement les herpès, autrement les érysipèles, autrement les phygéthlons, et toutes les formes de l’inflammation. Ainsi donc il faut préalablement pouvoir ici encore diagnostiquer avec justesse les affections. C’est ce que je tâcherai d’exposer d’abord en dissertant dès le principe sur les variétés de toutes les inflammations.

La première division dans les inflammations, c’est qu’il y en a une humide et une sèche. L’humide est celle qui provient d’un flux chaud envahissant la partie. La sèche se produit lorsque, sans aucun flux, la chaleur naturelle s’allume. C’est, jusqu’à un certain point, une sorte de fièvre de la partie, laquelle, arrivée à un excès de chaleur et de sécheresse, devient une destruction et une mortification complète de cette partie. Aussi cette variété ne peut se subdiviser davantage comme l’autre variété où, disions-nous, certaines humeurs affluent dans la partie. Celle-ci en effet offre plusieurs formes. L’une présente un flux de sang, l’autre un flux de bile jaune, une troisième les deux flux réunis. Dans chacune de ces formes l’humeur qui afflue est déjà putréfiée, ou bien elle ne se putréfie qu’une fois fixée dans la partie. Cette humeur présente une consistance épaisse ou ténue, douce ou âcre. Si donc un sang utile et d’une épaisseur médiocre afflue brusquement dans une partie et y est enclavé à cause de sa trop grande quantité, une