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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/758

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, i.

douleur vive saisit l’individu, si la partie n’a pas une sensibilité tout à fait émoussée. Un battement pénible se manifeste dans la profondeur de la partie et le malade croit y sentir une tension dans tous les sens, une compression et une chaleur plus vive, au point qu’il pense être en feu et désire être rafraîchi. Il se présente des rougeurs, sorte d’efflorescences telles qu’on en voit chez les individus sortant du bain ou qui se sont chauffés, soit au feu, soit d’une autre façon quelconque. Cette affection a reçu la dénomination du genre entier et s’appelle inflammation, de même que beaucoup d’autres variétés prennent le nom attribué au genre.

L’inflammation se produit fréquemment et presque par toute espèce de cause. En effet, les déchirures, les contusions, les ruptures, les lassitudes qui résultent des exercices du gymnase, les luxations, les fractures, les ulcères nés spontanément, engendrent l’inflammation. Indépendamment de toutes ces causes, l’inflammation est produite lorsque les veines arrivant à être remplies démesurément d’humeurs, épanchent le superflu dans la région qui est dans ce moment la plus apte à le recevoir. Nécessairement cette partie est plus faible que les autres, ou plus spongieuse, ou plus propre à attirer, ou plus immobile ; quelle que soit la cause qui l’ait amenée à ces divers états, notre but n’est pas d’en parler maintenant.

Lorsque la bile jaune, conservant sa nature, se répand avec le sang dans toutes les parties du corps, l’affection se nomme ictère. — Lorsqu’elle est excrétée seule et se fixe dans une partie, l’affection prend le nom d’herpès. — Si elle est d’une consistance épaisse, elle ulcère tout le derme jusqu’à la chair sous-jacente. Hippocrate (cf. par ex. Aph. V, 22) appelle ces herpès, herpès esthiomènes. — Si la bile est plus ténue, elle ne brûle pour ainsi dire que la surface seule du derme, et cette espèce a pris la dénomination du genre, étant appelée herpès, simplement et sans épithète. En effet, des deux autres espèces, l’une, citée plus haut, est appelée herpès esthiomène, la seconde herpès miliaire, parce que celle-ci engendre à la surface de la peau de petites et nombreuses phlyctènes semblables à des grains de millet. Un tel herpès est également engendré par la bile, mais par une bile moins âcre et moins chaude que celle qui produit les précédents herpès.