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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/759

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GÉNÉRALITES SUR L’INFLAMMATION.

— Si le flux est composé de sang et de bile plus chauds qu’il ne faut, ou d’un sang bouillonnant et d’une consistance très-ténue, l’affection se nomme érysipèle, affection beaucoup plus chaude que l’inflammation et d’un aspect plus jaune. Si vous appuyez le doigt, le sang se retire aisément et revient bientôt ténu et rouge ; cependant l’érysipèle ne fait pas souffrir autant que l’inflammation. Il ne produit non plus ni battement, ni compression, ni tension qui soient comparables à celles d’aucune des espèces d’inflammations : parfois même il incommode très-légèrement, surtout lorsqu’il s’étend sur le derme seul sans attaquer la chair sous-jacente. Le plus souvent c’est ainsi qu’il se manifeste et c’est là l’érysipèle pur. Quand il pénètre dans la chair sous-jacente et n’est pas produit par un flux purement ténu, ce n’est plus seulement un érysipèle mais une diathèse composée d’érysipèle et d’inflammation. Dans cette diathèse dominent tantôt les symptômes propres à l’érysipèle, et une telle affection est appelée par les médecins modernes érysipèle inflammatoire, et tantôt les symptômes propres à une inflammation et ils l’appellent alors inflammation érysipélateuse. Si les symptômes de l’une ou de l’autre ne prévalent pas clairement, mais apparaissent égaux, on dit qu’il y a un mélange d’inflammation et d’érysipèle. Ainsi l’érysipèle pur est uniquement une affection du derme même, tandis que l’inflammation n’est pas une affection seulement des parties sous-jacentes du derme, mais principalement de celles-ci et parfois aussi du derme. Cette inflammation d’ailleurs n’est en rien moins douloureuse que l’autre, mais le battement ne s’y fait pas sentir. — Quand le flux de sang est très-chaud et très-épais, dans quelque partie qu’il afflue brusquement, il la brûle et y produit un ulcère avec eschare. Il en soulève tous les bords par une inflammation bouillonnante et excessivement douloureuse. Une telle affection se nomme anthrax. Quand le sang affluant est noir, épais, bourbeux et bouillonnant comme celui dont nous venons de parler, et qu’en même temps il renferme un mélange de sanie ténue, il fait lever à la surface du derme des phlyctènes semblables à celles que produit le feu et dont la rupture découvre un ulcère encroûté. C’est encore là un anthrax. C’est en de telles espèces que se subdivise l’inflammation d’après la nature même de l’affection.

Quelqu’un pensera peut-être que beaucoup d’espèces sont omises,