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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/766

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, iv.

Souvent même, ceux-ci étant vaincus par le mal, nous employons le feu. Ces médicaments sont donc utiles quand on les applique sur l’escharre dans les tumeurs appelées anthrax, là où existe surtout la putréfaction ; mais ne les posez pas sur la région environnante, car, à votre insu, elle serait ulcérée sans aucune nécessité ; employez les pastilles citées tout à l’heure, par exemple celles d’Andron. Si la rougeur et une phlogose considérable prédominent, il faut dissoudre le médicament dans du vin d’un goût sucré ou dans du suc de plantain. S’il existe une forte tumeur, dissolvez-le d’abord dans du vin astringent, puis dans du vinaigre. Appliquez un cataplasme de farine d’ers délayée dans du miel et du vinaigre. Avant d’employer tous ces moyens, on doit, dès le principe, tirer la quantité de sang suffisante, si rien ne s’y oppose.


Chapitre iv. — Du traitement des inflammations eu égard aux parties. — Galien veut qu’on prenne en considération le tempérament, la configuration, la position, les facultés des organes.


Tels sont, dune manière générale, les traitements des affections semblables ; ils varient selon la nature des organes affectés. Les organes présentent quatre indications d’après leur tempérament, leur conformation, leur position, leurs facultés : d après leur tempérament, car les uns sont naturellement plus secs, les autres plus humides, ceux-ci plus froids, ceux-là plus chauds, et en combinant les qualités, ils sont ou plus humides et plus chauds, ou plus humides et plus froids, ou plus secs et plus chauds, ou plus secs et plus froids, ou bien tempérés sous toute espèce de rapport. Dans les traitements, il faut envisager la nature de la partie : c’est elle qui vous enseigne jusqu’à quel point il faut refroidir ou sécher : les parties charnues enflammées ont besoin d’être desséchées légèrement ; toutes les parties veineuses, bien que plus sèches que les parties charnues, n’ont pas besoin non plus de l’être beaucoup ; toutes les parties d’une nature artérieuse doivent l’être plus que les veineuses ; les parties nerveuses plus que ces dernières, et toutes les parties cartilagineuses et osseuses beaucoup plus que les nerveuses. En effet, avant que la partie soit revenue à sa nature propre, il ne faut pas considérer le traitement comme terminé ; or, elle est ramenée à une crase plus sèche par les médicaments naturellement les plus secs, et à une crase plus froide par