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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/765

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TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS SUPERFICIELLES.

de vignes, de pousses de ronces ou d’églantier et de plantain. Après cela on y mêlera des lentilles, parfois du miel, de la farine d’orge grillée ; on emploiera le cataplasme décrit plus haut (chap. ii), contre les inflammations par suite de flux, en excluant la joubarbe. Quant aux parties même ulcérées, vous les frotterez avec les médicaments qui, dans les livres sur cette matière, ont pour étiquette : Contre les herpès. On en trouve un grand nombre dans tous les ouvrages ; la plupart sont sous forme de pastilles, et ont besoin, pour l’usage, d’être délayés dans du vin d’un goût sucré. A défaut de vin semblable, prenez un vin ténu, blanc et légèrement astringent, par exemple ceux de Falerne, de Marseille, de la Sabine, de l’Adriatique et le vin ariusien (vin de l’île de Chio), s’ils n’ont encore contracté par l’ancienneté aucune âcreté. Au lieu de ces vins, employez parfois l’oxycrat étendu d’eau, et le résultat ne sera pas moindre. Si les ulcères sont déjà invétérés, ne dissolvez pas les pastilles dans du vin d’un goût sucré, et n’ajoutez pas d’eau à l’oxycrat. Dans ce cas, les vins fortement astringents sont bons, surtout les noirs ; à défaut de ceux-ci, prenez les blancs. Les médicaments les mieux appropriés dans ces circonstances, sont ceux de Polyïdès, de Pasion, de Musa et d’Andron, et tous autres semblables. Ne frottez avec aucun de ces médicaments les herpès qui attaquent seulement les parties superficielles, à moins qu’ils ne soient très-invétérés, car ces médicaments brûlent fortement et sèchent énergiquement ; à de tels herpès suffisent les médicaments qui ont une force égale à celle du glaucium, principalement s’ils sont dissous dans l’eau. Si on ne produisait aucun effet, on ajouterait du vinaigre. Vous obtiendriez encore un résultat meilleur en humectant avec le suc de la morelle ou du plantain. — D’une façon générale, il faut savoir, à l’égard de tout ulcère, qu’il soit né spontanément ou qu’il résulte soit d’un accident, soit d’une blessure, que cet ulcère veut être desséché par un médicament qui ne soit pas âpre (περισκελής), comme dit Hippocrate (Des plaies, § 1), c’est-à-dire qui ne mordille pas et qui n’irrite pas fortement, à moins que l’ulcère ne soit malin et avec putréfaction. De pareils ulcères exigent les médicaments les plus âcres et semblables au feu pour la propriété, tels que le sulfate de cuivre déliquescent, le cuivre pyriteux, l’orpiment, la chaux vive et le réalgar. En effet, de tels médicaments brûlent comme le feu.