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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/770

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, iv.

le médicament qui doit arriver au poumon : d’abord la bouche, le pharynx et l’œsophage, puis l’estomac même et certains intestins grêles, puis les veines du mésentère, puis celles de la concavité du foie ; de ces veines, il passe dans celles de la convexité du foie ; de là, il pénètre dans la veine cave, puis dans le cœur, et ensuite il se rend au poumon. On ne peut nier que dans chacune de ces parties il ne s’unisse à certaines humeurs, et n’éprouve un changement et une altération propres à la nature du viscère. Ainsi, ce qui reste de sa propriété est excessivement peu de chose, et trop émoussé pour soulager la partie affectée. C’est de cette façon que l’indication fournie par la position des parties modifie le traitement.

La faculté des parties le modifie ainsi que je vais l’exposer maintenant. Comme des parties les unes sont régies par des facultés qui y arrivent, les autres par des facultés innées ; que de ces dernières parties, celles-ci sont des principes de facultés pour elles seules, et celles-là pour d’autres encore, et comme aussi la fonction est spéciale chez les unes et commune chez les autres, il est nécessaire de modifier la forme du traitement dans chacune des variétés énoncées. En effet, un grand nombre des médicaments cités plus haut guérissent les affections, mais lèsent les facultés innées des parties, dont la lésion importe à tout le corps, et cela de deux façons, en tant que le viscère est un principe de facultés commun à toutes les parties, ou que sa fonction est utile à tout le corps. En effet, le foie, le cœur, l’encéphale et les testicules sont des principes de facultés communs au corps entier. L’estomac et la matrice sont doués de facultés innées qui ne sont communes à aucune autre partie. La fonction de l’estomac est utile à tout le corps, celle des matrices ne l’est pas. Souvent la guérison de l’affection lèse la faculté de la partie. En effet, les médicaments qui relâchent outre mesure émoussent la vigueur, et par conséquent la faculté de la partie ; ceux qui refroidissent excessivement éteignent la chaleur innée, cette chaleur qui, selon quelques-uns des meilleurs d’entre les médecins et les philosophes, est, peut-être, la substance des facultés, ou du moins leur premier et plus nécessaire instrument. De plus, certaines qualités étranges (ἄτοποι) peuvent énerver les facultés. Il ne faut donc négliger aucune de ces indications dans le traitement, de peur que nous ne venions à dire, sans le