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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/771

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TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS SUPERFICIELLES.

savoir : L’affection est guérie, mais le malade est mort. C’est ce que vous voyez arriver journellement à la plupart des médecins, qui mettent avant tout l’expérience irrationnelle et la secte méthodique si nuisible à tous les grands principes de l’art, secte qui recherche certains raisonnements dogmatiques, mais remplis d’erreurs nombreuses.

L’indication que fournit la faculté des parties peut comprendre l’insensibilité ou la sensibilité de ces parties. En effet, les parties sensibles ne supportent pas les médicaments âcres, non plus que les humeurs de même nature. Lors donc qu’une humeur âcre est renfermée dans l’orifice de l’estomac, les malades souvent sont pris de syncopes ; s’ils sont affectés très-modérément, ils éprouvent de l’anxiété, des nausées, parfois ils vomissent l’humeur qui les incommode, parfois ils s’épuisent pour vomir en efforts inutiles. Cela arrive surtout dans les diathèses où l’humeur pernicieuse est absorbée par l’orifice de l’estomac. L’afflux d’une semblable humeur dans les yeux est également très-douloureux, et produit des phlyctènes ulcéreuses et difficiles à guérir. Il en est de l’œil comme de l’estomac ; il ne supporte pas le contact des médicaments âcres à cause de sa sensibilité. Ces parties ne supportent pas non plus un objet qui pèse sur elles extérieurement ; l’œil moins encore que l’estomac, car il est fatigué parfois même par les médicaments dont on l’enduit. Les parties plus insensibles supportent même des cataplasmes pesants et des médicaments mordicants. Soit donc qu’il vous plaise de compter comme une cinquième indication ajoutée aux quatre énoncées, celle que fournit la sensibilité, ou de la comprendre dans celle que fournit la faculté, cela n’importe en rien pour la convenance du traitement.

Il faut, en conséquence, toujours se souvenir de ces indications dans toute affection de toute partie. En effet, le tempérament de cette partie, sa conformation, sa position et sa faculté modifieront leurs actions particulières, le but commun étant conservé. Ce but, nous l’avons dit, doit toujours être tiré de l’affection. Ainsi, les maladies qui résultent d’une dyscrasie simple et unique sont traitées par les qualités contraires : la dyscrasie chaude par les réfrigérants, soit que ceux-ci refroidissent primitivement ou accidentellement, et la dyscrasie froide par les réchauffants. De même la dyscrasie sèche est traitée par les humectants, et la