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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/775

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TRAITEMENT DES TUMEURS.

[chap. v, ix et passim. — Voy. aussi Oribase, XIV, xxxviii]. Nous avons cité comme exemples de médicaments simples toutes les moelles et les graisses. De toutes les moelles, la première est celle de cerf, puis celle de veau. Parmi les graisses, la meilleure est celle d’oie, pour les oiseaux, et celle de lion pour les animaux terrestres. Après celle de l’oie vient celle du coq ; après celle du lion vient celle des panthères et des ours, puis celle des taureaux ; celle des chèvres est plus épaisse et plus sèche que celles-ci ; celle des boucs l’est plus encore que cette dernière. Or, nous avons dit que l’affection en question n’exige pas de médicaments qui dessèchent fortement.

Nous avons indiqué, mais pas assez clairement, quelle différence existe entre les médicaments à particules ténues et ceux à particules grossières (λεπτομέρεια et παχυμέρεια. — Voy. Oribase, XIV, xxxiii). Rappelle-toi donc nos entretiens quand je soignais le jeune esclave de Cercyllius, chez qui un érysipèle violemment resserré et refroidi avait engendré sur la cuisse entière une tumeur squirrheuse. Nous pensions que les médicaments propres à le guérir devaient être à particules ténues ; c’est pourquoi je lui faisais sur la cuisse des fomentations d’huile, en l’asseyant dans une cuve profonde pleine d’huile de la Sabine, car nous savons que de tous les médicaments l’huile est celui qui a les particules les plus ténues. Je ne permis les bains qu’à plusieurs jours d’intervalle et en vue des soins à donner à tout le corps. Après les fomentations dont j’ai parlé, j’appliquai des médicaments aux moelles et aux graisses mentionnées plus haut, moelles ou graisses auxquelles je mêlais parfois le bdellium de Scythie, le mastic d’Égypte, la gomme ammoniaque onctueuse et fraîche, ainsi que le galbanum. Quand la cuisse fut ainsi préparée par ces onguents, je fis dissoudre la gomme ammoniaque la plus onctueuse dans le vinaigre le plus mordant ; j’en oignis tout le tour du membre ; plusieurs jours après, j’y ajoutai le suc le plus onctueux de l’opoponax, dissous dans du vinaigre très-mordant : l’opoponax étant choisi frais, autrement il ne serait pas resté onctueux, non plus que le bdellium, la gomme ammoniaque ou le galbanum. Je fis sauter le jeune esclave appuyé sur son autre jambe, afin que la plus grande partie de la nourriture s’y portât. Plus tard, quand déjà la tumeur squirrheuse était affaissée, craignant qu’il n’en