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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/784

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, ix-x.

ne convient, on fera bouillir avec les figues sèches de l’hyssope ou de l’origan. Si vous voulez dessécher plus fortement la tumeur, jetez du sel dans la décoction. Après cela, vous y délayerez la farine d’orge, en retranchant tout le son qu’elle renferme, et de cette farine bien bouillie préparez un cataplasme. On doit prendre garde que ce qui reste des tumeurs difficiles à résoudre ne dégénère en squirrhe. On fera donc bien attention, toutes les fois qu’on enlève un cataplasme, aux changements qu’éprouve chacune des tumeurs traitées. En effet, l’emploi de desséchants énergiques rend squirrheux le résidu de ces tumeurs. Vous reconnaîtrez ce fait à chaque fois que vous enlèverez le cataplasme, en touchant la partie affectée et en comparant l’aspect qu’elle offre actuellement à celui qu’elle avait précédemment. Si donc vous soupçonnez quelque chose de semblable, faites bouillir dans de l’eau la racine de concombre sauvage ou de couleuvrée ou de cabaret. Souvent il suffit de ces plantes ; quelquefois on doit y ajouter des figues sèches grasses. Ensuite, délayez de la farine dans l’eau, en y mêlant un peu de graisse d’oie principalement, ou de coq. Si ces graisses vous manquent, mettez-y de la graisse de porc. Les racines mêmes des plantes citées, et en outre de la guimauve, triturées après une coction convenable avec du pain et de la graisse, résolvent les tumeurs semblables. La racine de serpentaire est plus puissante que celles-ci. Si vous voulez employer cette racine, beaucoup plus subtile et plus résolutive que les précédentes, mêlez-y considérablement de graisse. En effet, si vous n’humectez et n’amollissez les tumeurs semblables, et si vous les résolvez seulement avec des médicaments plus énergiques, vous obtenez dans les premiers jours une diminution notable, mais en même temps survient l’induration du reste de la tumeur. Or, cette induration même se résoudra difficilement. Il est donc préférable, comme je le disais, de mêler les émollients aux résolutifs énergiques, quand on craint la transformation de ces tumeurs en squirrhe. Quant au mode de traitement des tumeurs squirrheuses elles-mêmes, vous l’avez déjà appris précédemment (chap. viii).

Venons donc maintenant aux tumeurs suppurées. Si vous désespérez de les résoudre, employez les cataplasmes de farine de froment, car ils contribuent beaucoup à la rapidité de la suppuration. L’ouverture faite, si les bords de la plaie sont parfaitement