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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/785

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TRAITEMENT DES ABCÈS PUSTULEUX.

exempts d’inflammation, faites usage de médicaments emplastiques. Qu’ils aient une propriété desséchante, mais non point mordante ; qu’ils soient composés non pas de médicaments astringents, mais de substances résolutives, douces ou très-peu astringentes. J’ai employé souvent, dans ces cas, le médicament composé de levain et d’écailles brûlées. Si quelque partie des bords de la plaie est enflammée, dissolvez dans de l’huile le médicament au cuivre pyriteux, et quand il s’est lentement refroidi, versez dans un vase, malaxez avec les mains en y versant du vin, comme vous savez. Ce médicament n’est pas très-utile, comme je le déclare dans les ouvrages Sur la composition des médicaments. J’écrirai encore, si Dieu le permet, un traité Sur les affections (médicaments ? — cf. ch. xiii), eu égard aux parties. Dans ce traité, je m’efforcerai d’exposer nettement les facultés de tous les médicaments que j’emploie habituellement, et l’usage convenable qu’on doit en faire. Pour les médicaments que j’ai cités dans ce livre, tu as déjà appris de moi la manière de les doser et de les préparer. Lorsque, dans les suppurations, la peau se dessèche, comme un lambeau de vêtement usé, les parties sous-jacentes se réunissent difficilement, et l’ulcère se traite par la méthode dite suivant la largeur (κατὰ πλάτος ἀγωγῇ)[1].


Chapitre x. — Traitement chirurgical des abcès fistuleux.


Lorsque la réunion du derme aux parties sous-jacentes est impossible, l’affection de cette espèce se nomme ulcère sinueux (fistuleux). Je vais immédiatement t’en rappeler le traitement, que tu m’as vu souvent pratiquer chez beaucoup de personnes. Dans une semblable diathèse, le mieux est d’avoir sous la main une canule percée droit, en bronze ou en corne ; à défaut de canule, prenez, parmi les instruments qu’on nomme pyulques (qui sert à tirer le pus)[2], celui qui a l’ouverture la plus large. Souvent aussi vous m’avez vu employer mon médicament com-

  1. Cette méthode est celle qu’on appelle maintenant par seconde intention. Voy. Des médicaments composés, suivant les genres (III, ii, t. XIII, p. 601). Dans Étienne (Commentaire sur le Pron., éd. de Dietz ; t. I, p. 124), on trouve déjà l’expression κατὰ δευτέρον πλοῦν (par seconde marche). Antyllus, dans Oribase, se sert de la formule : κατὰ συσσάρκωσιν. — Voy., du reste, Dissert. sur la chirurgie.
  2. Voy. Dissertation sur la chirurgie. — Le pyulque servait par exemple à tirer le pus dans les plaies pénétrantes de poitrine (cf. Meth. thérap., V, viii ; Méd. selon les genres, II, v).