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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/790

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, x-xi.

des opérateurs, soit par timidité des opérés qui ne permettent pas l’incision, mais laissent trop longtemps le pus ronger la peau, il arrive souvent que toute la peau qui recouvre le pus amassé dans la cavité devient excessivement mince, comme une guenille. Cette circonstance, je crois, lui a fait donner par les médecins le nom de peau en guenille (δέρμα ῥακῶδες). Quand la peau se trouve dans cet état elle est difficile à réunir, surtout lorsqu’on applique sur elle un médicament d’une consistance sèche. En effet, avec de semblables médicaments, la peau devient encore plus mince, plus sèche et plus semblable à de la guenille. II m’a donc paru convenable d’employer pour la réunion de cette peau avec les parties sous-jacentes un médicament d’une consistance humide et d’une propriété desséchante. Nous avons dit dans les traités Sur les médicaments que les médecins ont l’habitude d’appeler médicaments à propriété desséchante ceux qui dessèchent naturellement. Le meilleur de tous les médicaments doués d’une consistance humide et d’une propriété desséchante est celui que j’ai composé avec de la litharge, de la graisse ancienne de pore et du cuivre pyriteux, renfermant une huile très-ancienne. J’ai éprouvé que son action était plus efficace dans de pareilles diathèses, quand il n’était pas très-dur, et qu’il salit un peu le doigt (ἀμόλυντον). Préparé de la même façon, il sera propre encore à réunir les blessures saignantes et à cicatriser tous les ulcères ; amolli dans l’huile, puis délayé dans du vin médiocrement vieux, puis appliqué circulairement dans de semblables diathèses, il a souvent procuré la réunion sans causer de dommage. Un médicament non moins convenable, ainsi que nous l’avons dit pour la peau en guenille, c’est le miel cuit jusqu’à consistance d’emplâtre. Quand on n’examine pas avec soin, la juste mesure dans la cuisson est difficile à obtenir. En effet, le miel ne doit pas être assez dur pour tomber difficilement, ni assez humide pour couler de tous côtés. Le miel dur présente les mêmes inconvénients que les emplâtres durs, le miel liquide étendu sur un corps chaud coule tout à l’entour et laisse la compresse sèche ; alors cette compresse non-seulement n’est plus utile, mais encore devient un obstacle à l’agglutination du derme. Modérément bouilli le miel est un excellent médicament contre de tels ulcères sinueux. Mais comme la juste mesure de la coction est difficile à déterminer, il m’a paru préfé-