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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/791

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TRAITEMENT DES INFLAMMATIONS GANGRÉNEUSES.

rable de le saupoudrer avec de la poudre de myrrhe, ou de l’aloès, ou de l’encens ou quelque autre substance semblable, ou avec toutes à la fois, surtout lorsque étendu sur la bande il paraît un peu diffluent. Faites passer ces poudres à travers un crible placé au-dessus du miel. Il suffit de secouer le crible une ou deux fois pour l’en saupoudrer également. Parfois encore, pendant la cuisson même, je verse sur le miel quelqu’un de ces médicaments, surtout quand j’ai affaire à un ulcère considérable et assez profond. J’ai reconnu par expérience que la petite centaurée est un médicament admirable pour un tel usage. Après elle le meilleur est la consoude, puis la racine d’iris illyrien, et après celle-ci la farine d’ers. Il est évident que toutes les substances de cette espèce doivent être coupées en très-petits morceaux, passées par un crible fin, puis triturées. Mélangez-les dans le miel au moment où il va être retiré du feu, en leur donnant le temps de s’unir convenablement au miel déjà cuit. Il est préférable de retirer le vase du feu, d’y verser les substances dont je viens de parler, et d’agiter avec soin jusqu’à ce que le miel devienne assez tiède pour qu’on puisse l’appliquer sur la partie qui est en traitement.


Chapitre xi. — Du traitement des inflammations gangréneuses.


Il convient de parler maintenant des inflammations gangréneuses. On appelle gangrènes (γαγγραίναι) les mortifications provenant d’une inflammation considérable, mortifications qui n’existent pas encore, mais sont en train de se former. En effet, une partie entièrement mortifiée au point d’être piquée, ou coupée, ou brûlée sans qu’on éprouve aucune sensation, doit être immédiatement tranchée jusqu’à la partie voisine qui est saine. La partie affectée de cette diathèse devient noire, la partie intermédiaire qui marche vers la mortification se nomme gangrène. On la traite en évacuant tout ce qu’il peut y avoir de sang fixé dans la partie affectée et par lequel la mortification se produit, les artères ne pouvant se dilater à cause du rétrécissement, et en rendant ainsi le reste de l’organe perméable à l’air. Il faut donc [ou faire une saignée pour évacuer le sang corrompu, lorsque la maladie a son siége dans une partie pourvue d’une grosse veine qu’on peut ou-