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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/792

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DE LA MÉTHODE THÉRAPEUTIQUE, À GLAUCON, II, xi-xii.

vrir sans danger][1], ou diviser tout le derme par de nombreuses et profondes incisions, en coupant avec lui la substance sous-jacente, ou faire des scarifications nombreuses et profondes, en laissant couler le sang et en appliquant un des médicaments utiles contre les putréfactions. Ces médicaments se composent d’oxymel et de farine d’ers, ou d’ivraie, ou à défaut de ces farines, de farine de fèves. L’oxymel seul suffit. Si vous voulez ajouter à sa force, jetez-y du sel ou quelque pastille (κυκλίσκων τινάtrochisque) soigneusement broyée, par exemple, celles d’Andron, de Polyïdès et de Pasion. Le médicament de Musa est encore très-propre à cet usage. Il est décrit dans le livre d’Héras. Employez ces médicaments et ceux que j’ai cités précédemment après avoir examiné le corps du patient. En effet, s’il s’agit d’un paysan dont le corps est naturellement dur, il exige les médicaments les plus énergiques ; celui d’une femme dont la peau est molle en veut de faibles. De même ceux des hommes qui ont la peau blanche, molle, qui sont habitués aux bains et ne font pas d’exercices, ont besoin de médicaments bénins. Les enfants sont évidemment dans le même cas. Si, dans un but de sécurité, vous enlevez la partie putréfiée et mortifiée, servez-vous des médicaments que je viens d’énumérer, en considérant la nature des maladies, en même temps que vous examinez celle de la partie affectée elle-même ; car certaines parties se putréfient très-rapidement, et il est préférable dans un but de sécurité, quand vous coupez ou amputez la partie putréfiée, de cautériser l’espèce de racine adhérente aux parties non affectées, comme nous avons coutume de le faire souvent pour les parties sexuelles, parfois en appliquant directement le fer chaud sur les parties affectées, parfois en interposant des plumasseaux de charpie. Après la cautérisation, nous avons coutume, comme vous savez, d’employer le suc de poireau, ou, à défaut, les médicaments cités un peu plus haut.

Quand ces moyens paraissent avoir arrêté la putréfaction, pour que l’escharre tombe plus vite, employez avec du miel le médicament dit céphalique. Il est préférable d’appliquer extérieurement un cataplasme de pain bouilli dans un mélange d’huile et d’eau

  1. Cette phrase omise dans les manuscrits de Galien par suite d’un ὁμοιοτέλευτον, m’est fournie par Oribase (XLIV, xxv). Elle est tout à fait nécessaire.