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Page:Galien-Oeuvres anatomiques physiologiques et médicales-T2-1856.djvu/795

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TRAITEMENT DU CANCER ET DE L’ÉLÉPHANTIASIS.

de lentilles, beaucoup d’escargots et de poissons salés. Il en est même qui se nourrissent de chairs d’âne et autres semblables, lesquelles engendrent une humeur épaisse et mélancholique. L’air ambiant étant chaud, cette humeur tend à se porter à la peau. Les purgations indiquées [à propos des tumeurs carcinomateuses] sont avantageuses contre cette affection. Si l’âge et l’état des forces le permettent, commencez par saigner. Dans les carcinomes, il n’est pas non plus contraire à la règle de saigner, si rien ne s’y oppose. Purgez immédiatement après. S’il s’agit de femmes, provoquez le flux menstruel, si elles ne sont pas encore dans leur cinquantième année. Versez sur la partie affectée du suc de morelle, car c’est le meilleur médicament dans de tels cas. Si la personne en traitement se refuse à l’application d’un médicament aussi humide, surtout lorsqu’elle est forcée de sortir de chez elle et de vaquer à ses occupations habituelles, mettez le médicament à la tutie (oxyde de zinc impur), que j’emploie, vous le savez, contre les cancers ulcérés. À défaut de ce médicament, faites usage de notre médicament au cuivre pyriteux. Pour le régime prescrivez abondamment le suc de ptisane, le sérum du lait et des légumes, la mauve, l’arroche, la bette, et des courges dans leur saison. Parmi les poissons, donnez ceux de roche ; donnez tous les oiseaux, sauf ceux de marais. La chair des vipères est un médicament merveilleux contre l’éléphantiasis. Faites-les manger, préparées comme vous l’avez vu faire aux Marses, éleveurs de bêtes et de serpents, en leur coupant d’abord la queue et la tête sur une longueur de quatre doigts, puis en leur enlevant tous les viscères et la peau, ensuite en leur lavant le corps dans l’eau. Jusque-là la préparation est semblable à celle de la thériaque, mais le mode de cuisson diffère. Pour la thériaque, nous ajoutons dans l’eau de l’aneth et un peu de sel ; contre l’éléphantiasis, nous préparons les vipères à la sauce blanche comme des anguilles dans un plat. Voici le procédé : versez beaucoup d’eau, un peu d’huile et avec l’huile du poireau et de l’aneth. Il convient évidemment de faire bouillir la chair des vipères jusqu’à ce qu’elle devienne parfaitement molle. Le médicament même préparé avec des vipères, et que l’on nomme antidote thériaque, est pris avantageusement en potion par les individus ainsi affectés, et sert, si l’on veut, pour frotter la peau. Tous ces moyens arri-