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DE L’ÉPAULE.

de participer à la substance ligamenteuse, la nature a formé les ligaments pour être utiles à la fois aux muscles et à l’articulation de l’épaule. En rapprochant et en serrant les surfaces articulaires, ils empêchent les os de s’échapper ; et en se répandant dans le muscle, ils lui fournissent par eux-mêmes une solidité suffisante. L’articulation de l’épaule est aussi fortement maintenue et par les ligaments et par les apophyses de l’omoplate, en haut par celle qui touche à l’acromion, et qui est appelée par quelques anatomistes coracoïde (apoph. acromion) ; en dehors, par l’apophyse ancyroïde qu’on nomme aussi sigmoïde (apoph. coracoïde ; voy. Dissert. sur l’anat.). Enfin, elle est serrée circulairement et de tous côtés par les grands muscles avec leurs tendons, muscles qui meuvent l’articulation, et dont il est temps de nous occuper.


Chapitre xiii. — Insertion et action des muscles qui se fixent, d’une part sur l’humérus, et de l’autre sur l’omoplate, la clavicule et le thorax, et qui meuvent, soit le bras seulement, soit le bras et l’épaule. — Des différences que présentent les muscles qui abaissent et les muscles qui élèvent le bras ou l’épaule. — Des muscles propres à l’épaule.


Ces muscles s’implantent par leur extrémité inférieure sur l’os du bras ; les uns relèvent le membre, les autres l’abaissent. Ceux-ci le rapprochent de la poitrine, ceux-là l’en éloignent ; il en est enfin qui lui font opérer des mouvements de rotation. Le muscle qui rapproche de la poitrine procède de la région mammaire ; il est de moyenne grandeur (petit pectoral). Sa première action est de tirer le bras légèrement, en sorte qu’il produit un mouvement d’adduction plutôt avec abaissement. Un autre, au rebours de celui-ci, procédant des parties les plus élevées du sternum (faisceau du grand pectoral), est l’agent d’un mouvement d’adduction plutôt avec élévation. Il existe, en outre, un troisième muscle qu’on peut regarder comme ayant une double origine, ou comme formé par deux muscles, car on peut admettre l’une ou l’autre manière de voir. Ils naissent sur toute la ligne du sternum (faisceaux moyen et infér. du grand pectoral) ; ils attirent vers le sternum le bras tout entier qui reste en parfait équilibre quand tous deux agissent : quand l’un des deux agit seul, si c’est le muscle qui procède de la partie inférieure du sternum, il rapproche le bras de la poitrine en l’abaissant ; si c’est l’autre, il l’en éloigne en l’éle-