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UTILITÉ DES PARTIES DU CORPS HUMAIN, XIII, xii-xiii.

dé la nature, si vous considérez ce qu’elle a fait en vue de la solidité. Outre l’enveloppe périphérique (capsule) qui se retrouve à toutes les articulations [énarthrodiales], elle a créé trois forts ligaments qui attachent l’os du bras au col de l’omoplate, de plus les deux apophyses recourbées (acromion et apoph. coracoïde) qui protégent l’articulation, enfin de chaque côté de très-grands muscles qui la maintiennent fortement au contact. Le ligament membraneux (capsulaire), large, qui est commun à toutes les articulations [de cette espèce, énarthrose], naît ici du pourtour de la cavité de l’omoplate (cavité glénoïde), et après avoir enveloppé exactement l’articulation, il se fixe à la racine de la tête de l’humérus (col anatomique) ; des trois autres ligaments, deux sont parfaitement ronds comme des nerfs, et le troisième est légèrement aplati. Le premier (tendon de la courte portion du biceps) naît de l’apophyse ancyroïde (coracoïde) ; le second (tendon de la longue portion du biceps), qui est le plus grand des trois, procède du col de l’omoplate, et particulièrement du point où le rebord de la cavité de cet os qui lui est sus-jacente, est le plus élevé. La tête de l’humérus lui fournit, à sa partie antérieure et supérieure, un point d’appui très-sûr, attendu qu’elle présente une cavité déclive semblable à une large entaille (coulisse bicipitale), et dont la dimension correspond exactement à celle du ligament lui-même ; l’autre ligament, le premier dont j’ai parlé, est étendu le long des parties internes de la tête de l’humérus ; le troisième (tendon du sous-scapulaire ?) procède du lieu même où le second prend naissance ; mais il est situé obliquement au-dessous de ce second ligament, et se fixe à la racine de la tête de l’humérus, de la même façon que le ligament large qui entoure toute l’articulation, et dont il semble, en effet, être une partie. Les deux premiers tendons se rendent au muscle qui est étendu le long de l’humérus, et que nous avons dit s’insérer sur la tête du radius (tubérosité bicipitale) quand nous traitions de la main (II, xvi ; t. I, p. 205). On peut donc voir encore ici l’habileté de la nature (habileté que j’ai déjà démontrée mille fois) en ce qu’elle donne, par une position favorable, plusieurs espèces d’utilité à un organe unique. Tous les muscles ayant besoin, comme je l’ai dit dans les traités qui leur sont spécialement consacrés (De la dissection et Du mouvem. des muscles. Cf. aussi XII, iii, p. 5 suiv.),