Page:Galland - Contes et fables indiennes, de Bidpaï et de Lokman, tome 1.djvu/101

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qu’elle tirera quelque avantage de l’entreprendre. Mais, je ne puis me dispenser de lui remontrer qu’elle aura de terribles fatigues à essuyer dans les chemins ; & elle doit être assurée qu’elle n’aura ni plaisir ni repos, tant qu’elle sera obligée d’être en marche ; elle sera au contraire exposée à souffrir les plus grandes incommodités. D’ailleurs Votre Majesté n’ignore pas le proverbe qui compare les peines qu’éprouve un voyageur, aux tourmens que l’on endure dans l’enfer. Si la prunelle fait le plus bel ornement de l’œil, c’est qu’elle ne fort jamais de son orbite, au lieu que les larmes qui en tombent font foulées aux pieds. Ainsi considérant l’état de peines & de fatigues qu’éprouve un voyageur, avec les