Page:Galland - Contes et fables indiennes, de Bidpaï et de Lokman, tome 1.djvu/56

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que les hommes ne peuvent vivre en communauté, fans avoir des différends, des difputes & des procès les uns avec les autres ; il faut juger ces procès ; on ne peut donner gain de caufe aux uns, fans défoler les autres en les condamnant. Si ceux qui auront perdu leur procès font opiniâtres, & ne veulent pas fe tenir à la décifion prononcée, jugez quel défordre ce doit être.

A cela, répartit le Visir, je répondrai à Votre Majesté, qu’il n’eft pas fi difficile d’étouffer les difputes & les procès, qu’elle s’imagine, en obfervant la loi conftante & certaine, qui veut que chaque particulier fe contienne dans les bornes de fon devoir & de fon état, & foit réprimé dès qu’il en fort.