Page:Galland - Contes et fables indiennes, de Bidpaï et de Lokman, tome 1.djvu/57

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C’eft par cette obfervation que l’on arrive à la diftribution de la juftice, qui confifte dans la médiocrité ; & la médiocrité n’eft autre chofe que la réduction de chaque chofe dans fes propres limites. Je supplie Votre Majefté de fe fouvenir de la maxime, qui dit que la médiocrité eft la regle de toutes les affaires.

Voilà, dit le Sultan Humaiounfal, qui eft le mieux du monde : mais qui fera le particulier affez fage pour adminiftrer cette juftice avec équité ? Le Vifir reprit auffitôt fans héfiter : Sire, celui que Dieu aura choisi pour commander aux autres. Comme les hommes négligent de faire leur devoir, par le penchant qu’ils ont à fe gouverner selon leurs paffions, Dieu leur donne un chef pour les obliger à