Page:Galloix, Poésies, 1834.djvu/226

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Soleil, tu nous rendras tes splendeurs matinales ;
Astres, vaisseaux du ciel, vous voguerez encor,
Jours d’azur de juillet, verts coteaux, moisson d’or,
Horizon du Léman, vieux monts, Alpes natales,
Comme un aveugle errant, je voudrais vous revoir.
Ô mes jours de bonheur ! ô mes jeunes années !
Entre nous dès long-temps l’adieu s’est prononcé.
J’aime à voir, triste et seul, pâlir mes destinées
Avec les rêves du passé.

Pressy, riant village, asile solitaire,
Le plus cher à mes vœux, le plus doux de la terre,
Sous tes arbres en fleurs n’irai-je plus rêver ?
Blancs rochers du Salève, où j’ai caché des larmes,
Genève si chérie et si pleine de charmes,
N’irai-je pas vous retrouver ?

Hélas ! depuis long-temps je végète et je pleure ;
Depuis long-temps, hélas ! je redis d’heure en heure :
« Encore une heure de malheur ! »