Page:Gallonio - Traité des instruments de martyre.djvu/105

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frappés de coups de fouet, car ils étaient toujours regardés parmi Ies Anciens comme des plébéiens et des misérables de la plus basse condition. Ces mêmes fouets ne servaient pas seulement (comme il est écrit ci-dessus) à lier les Martyrs et à les frapper ; mais même à les mettre en pièces, comme le temoignent les Actes des Saints Martyrs, concernant la passion de Tyrsus, où nous lisons : « Immédiatement son esprit (celui du gouverneur) fut rempli d’une grande colère et il ordonna à certains robustes jeunes hommes au caractère sauvage et féroce de faire leur office. Alors, après l’avoir lié avec des courroies, attachées fortement à ses mains et à ses pieds, ils partirent chacun de leur côté, tirant de toutes leurs forces dans des directions opposées, de sorte que toutes ses jointures et articulations furent brisées et qu’il fut déchiré membre par membre.

LANIÈRES EMPLOYÉES AUSSI POUR FLAGELLER LES MARTYRS

Le mot lanière on nerf (comme il a été expliqué dans le chapitre précédent) comprend diverses significations. Quelquefois il signifie un lien pour attacher les criminels, sens dans lequel nous en avons déjà traite dans ce livre ; mais d’autres fois il signifie un genre de verges avec lesquelles les chrétiens, enflammes de l’amour du seul vrai Dieu, étaient frappés par les païens. C’est de ce dernier genre qu il nous reste maintenant à parler. On employait généralement le nerf ’un animal, plus souvent celui ’un boeuf. C’est avec ce nerf qu’ont été frappés les plus glorieux soldats du Christ, les saints Ananias, Isidore, Benedicta, vierge et martyre et bien d’autres dont les noms sont écrits dans le Livre de Vie.