Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

à tout l’univers. Elle pleure parce qu’Elle est seule, et parce qu’Elle a parlé d’amour…

— Ainsi, tu crois qu’Elle l’aime ?

— De quel amant parles-tu ? L’amour habite le cœur de toute femme : c’est l’amant présent ou c’est l’image de l’amant absent ou c’est l’image trouble de l’homme qu’elle a désiré. Presque toujours la femme garde en elle et aime de la même ardente ferveur ces trois amours ennemies…

— Mais Elle ?

— Elle… Que sais-je ?

— Pourquoi n’as-tu pas écouté le secret ?

— Lorsqu’Elle l’a dit sa voix tremblait. Dans ce balbutiement nous entendions, le Vent et moi, des cris d’angoisse… Crois-tu que je puisse te raconter tout cela ? Je ne sais déjà plus qu’une histoire confuse… Un homme l’aimait… cet homme est au bagne… Qui peut savoir pourquoi ? Il était le maître ardent, tendre et violent, le Maître… C’est une histoire étrange… L’amant a raconté aux juges je ne sais quel drame de jalousie… Les juges l’ont cru, ils ont acquitté la femme. L’amant est au bagne… C’est ainsi…