Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/11

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ou bien il sait… il sait que notre bateau n’a point de passagers et il vient pour être seul, pour sa santé, ou peut-être par orgueil, pour se donner l’illusion d’avoir un yacht à lui tout seul… oui, cela arrive… Quelquefois aussi, il vient… pour se cacher… C’est ainsi…

— …

— Voilà ! Si vous revenez de Surinam, rapportez-moi une orchidée de la brousse. Oh ! je ne veux pas une orchidée rare ; je voudrais une fleur prise au hasard sur un arbre et que vous rapporteriez dans une boîte de fer-blanc sur le pont ; mais vous ne voudrez pas… Personne ne revient de là-bas… Au revoir…

Sur le pas de la porte, sa calotte rouge à la main, il ajoute :

— Tous mes compliments à la dame, à la petite dame qui est venue hier soir… Ah !… ces Français, quels farceurs !…

La porte s’est fermée. J’examine mon billet. Il est en règle : Amsterdam à Paramaribo, 400 florins, cabine no 15.

Quel est ce fou ? Quelle étrange compagnie !…

Sous la pluie mêlée au vent, l’omnibus qui traîne mes bagages n’en finit pas d’arriver au quai où est amarré le Van Dyck.