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LVII


Des cloches et du vent dans les palmiers. Le soir accablé vient si lentement que la nuit le gagne déjà. La nuit tombe sur la lumière rouge du soleil couchant comme un rideau de théâtre.

Le brasier du jour s’éteint. Enfin nous nous levons, las d’être restés tant d’heures couchés dans l’air brûlant et humide de la moustiquaire.

Les palmiers géants balancent leur panache à des hauteurs de vertige ; les vautours, par bandes, s’engouffrent sous les feuilles.

Un peu de lumière flotte encore entre les troncs droits et lisses des palmiers qui montent dans la nuit comme des piliers de cathédrale.

Des cloches et des voix de femmes, très loin… comme les soirs d’été, quand l’angélus sonne le retour des moissonneurs.

Nous partons dans le chemin bordé de bambous qui craquent. Puis le canal caché par les nénuphars, et une forêt de « pois sucrés » aux