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Page:Galmot - Quelle étrange histoire, 1918.djvu/153

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Un Indien est apparu soudain sur la vérandah sans qu’aucun bruit ait fait pressentir sa présence.

— Maître, nous partirons cette nuit.

L’Indien, immobile, explique que la pirogue est amarrée sur l’autre rive et qu’il a droit à son laissez-passer de nuit puisqu’il n’a pas touché le terrain pénitentiaire.

Le vieux garde-chiourme questionne :

— As-tu de l’or ?

— Non.

— Des vivres ?

— Pour trois jours, de quoi atteindre Saint-Laurent-du-Maroni en naviguant nuit et jour.

— Des passagers ?

— Une femme.

L’Indien a déjà disparu, anéanti par la nuit.

Un forçat, dont la casaque est faite d’un vieux sac de farine, entre portant des photophores.

— Quels hommes… Quelle attitude orgueilleuse… Ces Indiens nous méprisent comme ils nous haïssent…

Le vieux garde-chiourme connaît toutes les tribus d’Indiens de la forêt : Les Indiens Caraïbes, les Indiens Galibis, les Indiens Longues-Oreilles.

Des moustiques sifflent autour des lampes. Des papillons géants s’abattent sur les verres